On the road again: la migration des oiseaux

par | Oct 1, 2016 | Comprendre | 0 commentaires

S’il y a bien un sujet dont l’étude est passionnante pour tout amoureux des oiseaux, c’est bien le phénomène de migration !

Chaque année, de manière immuable, certains oiseaux font leurs valises et parcourent quelques centaines voire des milliers de kilomètres. Ainsi, si nous en profitons actuellement, dès le mois d’août, martinets, hirondelles, milans, tout ce beau monde s’envoleront pour des latitudes plus accueillantes. Alors la migration finalement, qu’est-ce que c’est ?

Une définition de la migration

Une définition aboutie de la migration la décrit comme « un mouvement saisonnier et régulier accompli entre deux régions distinctes par tout ou partie des individus  d’une espèce d’oiseau ». Ainsi, avant de se reproduire dans nos régions, les oiseaux migrateurs entament un plus ou moins long voyage depuis leurs lieux d’hivernage.

Ce parcours a pour but d’établir leur nid dans une région assez riche en ressources (alimentaires notamment) leur permettant de mener à bien leur reproduction. Après celle-ci, ils entament alors le voyage inverse, ils retournent vers leur zone d’hivernage afin de passer la mauvaise saison dans une région météorologiquement favorable.

Les raisons de la migration

Si les oiseaux parcourent de si longues distances pour rejoindre très souvent l’Afrique, ce n’est pas tant pour échapper aux températures glaciales qu’aux conséquences de celles-ci sur leur régime alimentaire.

Les oiseaux granivores s’en sortent plutôt bien dans nos régions tempérées mais leurs collègues insectivores se retrouvent coincés : en plein hiver, point d’insectes…Pas le choix donc, il leur faut prendre la route et rejoindre des contrées lointaines où le climat permet à leurs proies de s’épanouir.

Ces oiseaux sont suivis par leurs prédateurs : les rapaces. Parmi les rapaces migrateurs, une grande partie se nourrit d’animaux à sang froid, comme les serpents. Là-encore, la raréfaction de leurs proies en hiver chez nous les pousse à partir. Mais justement, comment se prend cette décision de migrer ?

La décision de partir en migration

Selon les dernières hypothèses, le fait de migrer aurait une large part génétique, d’autant plus dans  les milieux où les ressources alimentaires varient de façon prédictible. Là où les ressources subissent de grandes variations, la migration serait contrôlée à la fois par un facteur génétique mais aussi une grande composante environnementale. Ces aspects du comportement migratoire sont mal connus et encore étudiés par de nombreux scientifiques.

Ce qui est sûr, c’est qu’une fois les beaux jours revenus, les oiseaux migrateurs reviennent dans nos régions. Hors de question pour eux de rester dans leurs lieux d’hivernage pour faire leurs petits : ils entreraient en compétition avec les oiseaux locaux pour les ressources (alimentation, refuges…). Il n’y a pas de place pour tout le monde !

Mais si certains oiseaux font ces longs voyages pour suivre la disponibilité en proies, tous ne partent pas. Tous les oiseaux sont capables d’effectuer une migration, grande ou petite, mais s’ils bénéficient d’un ensemble de ressources disponibles, pourquoi partir ?

C’est ainsi qu’on différencie chez les espèces d’oiseaux deux types de migrateurs : les « stricts » dont toutes les populations partent et les « partiels » où seules quelques populations vont migrer. C’est pourquoi vous pouvez observez des oiseaux en toute saison ! Mais quant à savoir précisément d’où ils viennent, c’est une autre histoire…

Des vols (très) longues distances 

Certaines espèces sont véritablement des championnes toutes catégories du voyage migratoire. L’un des exemples les plus connus est la Sterne arctique, petit oiseau marin dont les trajets migratoires étaient estimés à 40 000 km, soit une bonne part de son cycle de vie annuel. Et pourtant, les recherches récentes ont permis de mieux comprendre son trajet réel, qui s’avère sinueux. En équipant des oiseaux d’émetteurs satellites, on a pu comprendre que cette petite sterne (une centaine de grammes sur la balance) parcourant chaque année…près de 80 000 km aller-retour ! Ce qui lui permet de  bénéficier des journées d’ensoleillement les plus longues et de ressources alimentaires abondances en Arctique durant l’été puis en Antarctique durant l’hiver.

Autre oiseau marin champion de la migration longue distance mais dans la catégorie « poids lourd » cette fois-ci : l’Albatros hurleur. On parle ici d’un oiseau dont l’envergure dépasse les 3 mètres (elle peut atteindre les 3,5m) et d’un poids atteignant les 12kg. Avec une telle surface alaire, c’est un as de la voltige et du vol plané. Et donc un parfait candidat à la migration d’exception ! Ainsi, les années durant lesquelles ils n’élèvent pas de jeunes (les soins parentaux étant très longs chez les albatros, ils ne se reproduisent qu’une année sur deux), les albatros hurleurs effectuent un aller-retour migratoire de plus de 30 000 km. 

Et chez les tout-petits, ça donne quoi la migration longue distance ?


Et bien chez les « poids plume », on est pas en reste ! Le Colibri à gorge rubis affiche ainsi un poids de 3 grammes à la pesée et cela ne le retient pas de faire un vol de 6000 km lors de sa migration, allant du sud du Canada et de l’Amérique du Nord où il se reproduit à l’Amérique centrale où il passera l’hiver. Ils sont mêmes capables de réaliser une grande traversée marine au-dessus du golfe du Mexique, un exploit quand on sait à quel point voler au-dessus de larges étendues d’eau sans possibilité de se poser est dangereux et coûteux pour bien des oiseaux.

Pas beaucoup plus lourd avec ses 8 grammes, le Pouillot fitis de Sibérie réalise chaque année un voyage de 15 000km, à deux reprises, avant et après la reproduction.

Et c’est tout pour aujourd’hui ! Vous avez des questions ? Une petite envie de papoter d’oiseaux ? Une idée de sujet, d’une thématique que vous souhaiteriez que j’aborde dans un article ? Retrouvez-moi sur FacebookTwitterInstagramPinterest et LinkedIn

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