Valentin/Valentine: les parades amoureuses des oiseaux

par | Fév 12, 2017 | Comprendre | 0 commentaires

Aujourd’hui, on s’intéresse à la façon dont les oiseaux séduisent leur partenaire par différentes parades !

« Facile, il suffit d’avoir le bon costume ! Bonjouuuur… »

Couleurs, comportements, habitat…e monde des oiseaux est extraordinairement varié et le domaine des parades nuptiales n’échappe pas à cette règle. On ne peut évidemment évoquer toutes leurs stratégies de parades en un article, nous allons donc nous intéresser grâce à des exemples à 3 types de comportements: les offrandes, les danses et les parades en groupes.

Une parade ?

Oui, commençons par le commencement ! En effet, si l’objectif de tout animal est bien la survie de son espèce et donc la production de petits, il ne faut pas croire qu’ils se reproduisent n’importe quand avec n’importe quel individu. Cette étape essentielle de leur vie répond à un certain nombre de codes et de rituels. Et la parade nuptiale est l’un de ces rituels. Elle permet aux partenaires de se connaître et de se reconnaître en tant qu’individus de la même espèce. La parade, en plus de tisser des liens uniques entre les deux partenaires, a également pour but de synchroniser l’activité de leurs gonades respectives. En effet, certains n’ont que très peu de temps pour se reproduire donc il faut être efficace !

Les offrandes

Quoi de mieux pour s’assurer les faveurs de sa belle que de lui offrir un petit présent ? Pour beaucoup d’oiseaux, cette attention est une étape essentielle dans la parade nuptiale. Il peut s’agir d’une offrande de nourriture. Ce comportement, généralement du mâle envers la femelle, est un dérivé de la ritualisation du nourrissage des jeunes. Très souvent, le mâle reproduit envers la femelle les gestes qu’ils auront avec leurs petits. Cela aurait pour but d’aider la femelle à accumuler des réserves d’énergie en vue de la future ponte. 

Mais les offrandes ne sont pas faites que de nourriture ! Ainsi, les mâles peuvent offrir à leur femelle du matériel de construction pour le futur nid. Le Bouvreuil pivoine ou le Mérion superbe offrent une brindille, une herbe ou une racine pour la construction à venir. Autre exemple : le Manchot d’Adélie. Comme les brindilles sont plutôt rares sur les terres d’Antarctique où il se reproduit, le mâle offre à sa femelle…des petits cailloux ! Il lui arrange un nid joli en cuvette, certes sommaire, mais qui protégera suffisamment les œufs.

Mais la nature étant ce qu’elle est (cruelle), certains profitent de la crédulité de leur voisin pour aller tranquillement leur piquer leurs p’tits cailloux. 

« Ahah et hop ! Un de plus pour moi ! »

Les danses

Aaaah, grand sujet que les danses dans les parades nuptiales, cela mériterait un article entier. Comment ne pas évoquer le célébrissime Manakin à cuisses jaunes, dont une partie de la chorégraphie n’est pas sans nous rappeler un roi de la pop. 

« Il m’a tout volé, vous dis-je !! PLAGIAT !! »

Dans le genre « Je donne tout pour séduire ma femelle », la famille des Paradisiers est également championne. Ils associent à la danse un plumage flamboyant ou très contrasté, des cris, des mouvements de tête à une danse impressionnante ! Ainsi, l’un des plus connus, le Paradisier superbe, présente à la femelle une chorégraphie très aboutie.

« Des HEURES d’entraînement ! »

 

Les danses sont des rituels extrêmement codifiés. Soit seul le mâle l’exécute soit les deux partenaires se lancent. Dans ce cas, l’objectif est de renforcer de façon très minutieuse les liens entre le mâle et la femelle. Une façon de s’assurer de l’attachement de l’autre, en quelque sorte !  Les danses de la famille des Grèbes font partie des plus ritualisés. Chez nos Grèbes huppés, elle comprend plusieurs phases et postures, avec offrande de tiges, plongées et signes de têtes. Le tout doit être exécuté en parfaite synchronisation. Chez le Grèbe de Clark, un grèbe américain, on pousse l’exploit en marchant sur l’eau !

Les parades en groupes

Chez certaines espèces, le mâle seul va parader…en groupe ! Tous les mâles se retrouvent sur une aire spécifique, appelée « arène », « place de chant » ou encore « zone de lek ». Chez nous, le Tétras lyre va retrouver tôt le matin plusieurs de ses congénères pour parader : ils mettent notamment en avant leurs rectrices en forme de lyre. Les femelles se tiennent à l’écart et observent : elles choisiront les mâles qui leur paraissent les plus vigoureux.

Autre Tétras mais technique assez similaire : le Tétras des armoises. Cet oiseau canadien parade sur une aire bien plus grande : jusqu’à 400 mâles peuvent y parader en même temps ! En plus de leur posture particulière, ils vont gonfler leurs poches gulaires et en expulser brusquement de l’air. Ce mouvement provoque un bruit audible à 300m !

« Eeeet…hop-là ! A moi toutes les donzelles ! »

Dernier exemple d’oiseau paradant en groupe : le Flamant rose, comme nous l’avions vu rapidement dans notre premier article sur le chant. Mais dans son cas, il s’agit davantage du fait qu’il s’agisse d’un oiseau hautement social, dont toute la vie est régie par un groupe, que d’une technique de parade à proprement parler. Contrairement aux Tétras, le Flamant rose ne parade pas sur des aires spécifiques. 

Et c’est tout pour aujourd’hui ! Vous avez des questions ? Une petite envie de papoter d’oiseaux ? Une idée de sujet, d’une thématique que vous souhaiteriez que j’aborde dans un article ? Retrouvez-moi sur FacebookTwitterInstagramPinterest et LinkedIn

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