La série de l’été – Episode 4: Le geai des chênes

par | Août 19, 2018 | Identifier | 0 commentaires

Suite de notre nouvelle série de l’été (Retrouvez les deux premiers épisodes ici)! Le principe : vous apprendre à identifier des oiseaux communs que vous croiserez sur vos lieux de vacances. Cette semaine, partons à la découverte d’un oiseau forestier : le geai des chênes ! 

Le geai des chênes : fiche d’identification

Difficile de ne pas reconnaître le geai des chênes tant son plumage est contrasté! Un corps brun rosé, une queue noire contrastant avec le croupion blanc, une huppe érectile blanche rayée de noir, de grosses « moustaches » noires qui partent de son bec, des ailes noires avec une grosse tache blanche: le moins que l’on puisse dire, c’est que son plumage n’est pas très discret ! Le principal signe distinctif reste les couvertures alaires (petites plumes situées sur les plumes des ailes) de couleur bleue et striées de noir. Il est fréquent de trouver des plumes de geai dans la forêt et ces couvertures particulières permettent d’en identifier aisément le propriétaire !

Nouvel article du Bird-blog d'une histoire de plumes

Il n’y a pas de dimorphisme sexuel, mâle et femelle sont semblables.

Le geai des chênes est également identifiable par son cri d’alarme très rauque. Il permet de prévenir tous les autres habitants de la forêt, oiseaux ou non, en cas de danger ! C’est une sentinelle très efficace. Il a ainsi été montré que l’écureuil roux était sensible à ce cri et le percevait comme une alerte. Le geai des chênes possède une large palette de sons dont un chant. Il est également capable d’imiter d’autres oiseaux comme la Buse variable. Malgré une présence sonore très marquée, le geai des chênes est un oiseau farouche, qui sera bien plus facilement entendu que vu !

Le geai des chênes fait partie de la famille des Corvidés, tout comme la Corneille noire ou la Pie bavarde. Il présente, nous le verrons par la suite, de grandes capacités cognitives, la marque de fabrique de cette famille.

En quelques chiffres :

  • Taille : 36 cm
  • Envergure : 53 cm
  • Poids : entre 140 à 190g
  • Longévité : 18 ans

Où voir le geai des chênes ?

On retrouve le geai des chênes dans toute l’Europe, à l’exception de la partie nord des pays nordiques. Dans leur partie sud, les geais entameront une migration automnale vers le sud. Il est également présent en Afrique du Nord et dans toute l’Asie continentale. Dans toute cette aire de répartition, on compte 34 sous-espèces de geai des chênes (on vous épargnera la liste!)

Ses habitats de prédilection

Le geai des chênes est un spécialiste de la forêt de feuillus, mêlés ou non avec des conifères, et présentant quelques vieux chênes. On peut parfois le retrouver dans des zones de conifères strictes, dans des parcs, des bocages, des jardins et parfois même dans des zones ouvertes, même si ce n’est clairement pas son habitat de prédilection. On peut l’observer en moyenne montagne jusqu’à 1400m d’altitude.

Au menu du geai des chênes

Le geai est omnivore à dominante végétale. Il se nourrit, comme son nom le laisse entendre, pour moitié de glands de chênes mais aussi de faines, de fruits cultivés, de céréales. C’est également un prédateur pour les lézards, les insectes, les campagnols ainsi que les oisillons. Ce dernier comportement de prédation s’observe d’autant plus lorsque l’habitat du geai est fragmenté (routes, lignes à haute tension, voie ferrée…)

Le geai fait partie des espèces capables de stocker leur nourriture, les glands et les faines, dans le but de la consommer plus tard. Il consacre une bonne part de son énergie à cette activité en automne afin d’avoir des réserves disponibles pour l’hiver et le printemps.

Le temps des amours

La période de reproduction du geai des chênes s’étend d’avril à juin. Le couple va choisir un taillis ou un arbre à l’abri des prédateurs (jusqu’à 30m de hauteur !) pour constituer un nid fait de brindilles et de tiges sèches. La femelle y pondra entre 3 et 7 œufs, de couleur verdâtre et très finement tacheté, qu’elle couvera seule pendant 2 semaines. Les jeunes pourront commencer à prendre leur envol après une vingtaine de jours passés au nid. La famille restera alors unie jusqu’à l’automne.

Un reboiseur hors pair

Comme nous l’avons vu, le geai des chênes est capable, durant les années où les ressources alimentaires sont abondantes, de stocker de la nourriture en vue des saisons à venir. Ainsi, il cache des glands et des faines sous la mousse, les tapis de feuilles, les racines, dans des souches d’arbres…Il est capable de les sélectionner en fonction de leur taille et de leur maturité mais également en fonction de la présence ou non de parasites ! Il peut également adopter ce comportement avec d’autres graines, comme le maïs.

Grâce à une poche située sous le bec, le geai des chênes peut transporter jusqu’à 4 glands à la fois ! Pour retrouver ses réserves, il est capable de mémoriser des points de repère qu’il va observer longuement. Lorsque les repères manquent, il peut même s’en constituer grâce à de petits cailloux ! Sauf que, parfois, sa mémoire lui joue des tours…Il arrive aussi que ses points de repère aient changé ou soient moins visibles. Oublié, ce point de stockage ne sera pas utilisé par le geai. Mais il ne sera pas perdu car certaines graines vont alors germer et aboutir à une plantule viable. Il a été estimé qu’un geai des chênes était capable de disséminer plus de 4.500 glands par an : ce chiffre incroyable fait de lui le premier reboiseur européen de chênes et de hêtres !

Lors de votre prochaine balade en forêt, ouvrez grand les oreilles : un grand cri rauque aura prévenu les autres habitants de la forêt de votre arrivée…C’est le geai des chênes !

Et c’est tout pour aujourd’hui ! Vous avez des questions ? Une petite envie de papoter d’oiseaux ? Une idée de sujet, d’une thématique que vous souhaiteriez que j’aborde dans un article ? Retrouvez-moi sur FacebookTwitterInstagramPinterest et LinkedIn

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