La série de l’hiver : le Canard pilet

par | Fév 1, 2021 | Identifier | 0 commentaires

Troisième épisode de cette série où nous partons à la rencontre d’oiseaux visitant la France en hiver ! Après le Pygargue à queue blanche, la Grive mauvis, le sujet de cette semaine est un anatidé à l’élégance rare : le Canard pilet.

Le Canard pilet : fiche d’identification

Le canard pilet, un anatidé que l'on peut observer en hiver, sujet du nouvel article du bird-blog d'une histoire de plumes

On reconnait aisément le Canard pilet par sa silhouette fine et son allure élégante. En plumage nuptial, le mâle de ce canard de surface présente une longue queue effilée caractéristique et un bec gris-bleuté. Sa tête est brun-chocolat et marquée par une sorte de virgule blanche qui remonte à l’arrière de la tête, son arrière-train est bicolore. La queue effilée est par ailleurs un critère d’identification si fort qu’il figure dans le nom scientifique de l’espèce : Anas acuta, acuta venant de acuere signifiant « aiguiser ». De plus, le miroir, zone de plumes irisées située au niveau des ailes et caractéristique des canards, est de couleur verte. Chez le Canard pilet, elle ne se voit qu’en vol.

Comme la majorité des femelles chez les anatidés, la femelle du Canard pilet présente un plumage beaucoup plus discret que le mâle, globalement brun. Elle est néanmoins plus élancée que les autres femelles, sa queue est plus longue. La tête est roussâtre et le bec gris.

En quelques chiffres :

  • Taille : 65cm
  • Envergure : 80 à 95cm
  • Poids : 600 à 1050g
  • Longévité (théorique) : 27 ans

Où observer le Canard pilet ?

Le canard pilet, un anatidé que l'on peut observer en hiver, sujet du nouvel article du bird-blog d'une histoire de plumes

On rencontre le Canard pilet dans les hautes latitudes du continent américain et de la zone eurasiatique. Il s’agit d’une espèce migratrice sur une grande partie de son aire de répartition. Les populations du sud peuvent toutefois adopter un comportement sédentaire. Le Canard pilet peut être grégaire en hiver et former de grands rassemblements. Il n’hésite pas à se mélanger avec d’autres espèces de canards hivernants. 

Ses habitats de prédilection

Sur ses zones de reproduction, le Canard pilet choisit des prairies de plaines ouvertes et des toundras présentant des zones humides. Il préfère les zones d’eau peu profonde. Il affectionne également les marais d’eau douce, les petits lacs marécageux, les bords de rivières et les prairies humides. En hiver, le Canard pilet fréquente davantage les grands lacs intérieurs, les lagunes côtières et marais saumâtres. On l’observe également sur les vasières, estuaires et deltas présentant des zones d’eau peu profonde.

Au menu du Canard pilet

Le canard pilet, un anatidé que l'on peut observer en hiver, sujet du nouvel article du bird-blog d'une histoire de plumes

Comme bon nombre d’Anatidé, le Canard pilet est essentiellement végétarien. Il barbote dans les eaux peu profondes en basculant le corps vers l’avant, la tête dans l’eau et les pattes en l’air. Cet anatidé se nourrit principalement d’algues et des parties végétatives des plantes aquatiques. Il peut également chercher des graines, des céréales et des tubercules dans les champs. Quelques invertébrés (crustacés, mollusques, vers et insectes) peuvent compléter le menu.

Le temps des amours

Les adultes reproducteurs ne perdent pas de temps et entament les parades nuptiales lors des haltes migratoires. Ainsi, les couples déjà formés rejoignent les zones de reproduction. Le nid est alors construit à même le sol. Il s’agit d’une sorte de creux bien dissimulé au milieu de la végétation. Il est garni d’éléments végétaux et de duvet ventral de la femelle. Elle couvera les œufs durant une vingtaine de jours puis se chargera des soins parentaux. Elle veillera sur ses poussins nidifuges durant une quarantaine de jours. Ils seront totalement autonomes au bout de cinquante jours supplémentaires auprès de la femelle. 

Le canard pilet, un anatidé que l'on peut observer en hiver, sujet du nouvel article du bird-blog d'une histoire de plumes

Un hivernant menacé

Comme pour toutes les espèces dépendantes des zones humides pour sa reproduction, le Canard pilet est menacé par la dégradation de ces milieux fragiles. Ainsi, la pollution pétrolière, le drainage de zones humides peu profondes, l’extraction de la tourbe et l’exploitation de ces milieux fragiles sont des pressions importantes. Si le Canard pilet n’est aujourd’hui pas considéré comme une espèce menacée, on sait, grâce à des programmes de recherche, que ses effectifs déclinent.

En plus des facteurs de déclin liés à ses milieux de prédilection, la pollution par les munitions au plomb en Amérique du Nord menace cet Anatidé. Par son comportement alimentaire, le Canard pilet peut ingérer des doses de plomb suffisamment puissantes pour affecter son système immunitaire et provoquer un saturnime. Ainsi, si les munitions au plomb sont désormais interdites au sein de l’Union Européenne, les oiseaux d’eau s’intoxiquent toujours avec les quantités de plomb accumulées dans les milieux naturels depuis des décennies.

Et c’est tout pour aujourd’hui ! Vous avez des questions ? Une petite envie de papoter d’oiseaux ? Une idée de sujet, d’une thématique que vous souhaiteriez que j’aborde dans un article ? Retrouvez-moi sur FacebookTwitterInstagramPinterest et LinkedIn

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