Une histoire d’Oiseaux: les limicoles

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Cette semaine, nouveau numéro d' »Une histoire d’Oiseaux » ! Nous nous intéressons cette fois-ci aux limicoles.

Le point « Classification »

Les limicoles sont des oiseaux qui vivent et se nourrissent sur les vasières. On retrouve l’importance de la vase jusque dans l’étymologie de leur nom : « limicole » vient du latin « limus » qui signifie « limon », soit la boue, la vase.

Ce que l’on appelle un « limicole » est un oiseau qui fait partie d’un ensemble de 19 familles : l’ordre des Charadriiformes. Cet ordre, très important, regroupe aussi bien la famille des Laridés que celle des Alcidés. Il est donc très hétérogène et regroupe des oiseaux d’anatomie très différente.

Les limicoles ont comme point commun d’exploiter les vasières à marée basse pour tous les aspects de leur cycle de vie: l’alimentation, la reproduction…

Parmi cet ordre des Charadriiformes particulièrement hétérogène, deux familles de limicoles dominent :

  • Les Scolopacidés : 21 genres, 90 espèces parmi lesquelles les bécasses, les bécassines, les barges, les courlis, les chevaliers et les bécasseaux.
  • Les Charadriidés : 12 genres et 67 espèces dont les gravelots, les vanneaux et les pluviers.

Où voir des limicoles ?

Ils se rencontrent dans toutes les régions du monde, excepté en Antarctique. Beaucoup d’espèces vont nicher dans le Nord de l’Europe ainsi qu’en Sibérie. Ils en repartiront une fois la saison de reproduction terminée pour rejoindre leurs quartiers d’hivernage en Europe du Sud et de l’Ouest ainsi qu’en Afrique. De ce fait, dans nos régions, nous pouvons observer une grande diversité de limicoles lors des migrations pré et post-nuptiales.

Leur habitat de prédilection

On l’aura compris, ce qu’aiment les limicoles, ce sont les vasières ! Ils fréquentent donc les côtes ainsi que les zones humides à l’intérieur des terres. Marais, tourbières, rivages, lagunes, slikkes, prairies humides sont autant de milieux où les limicoles trouvent de quoi se sustenter. A observer, de préférence, lors de votre prochain séjour à la mer, donc !

À table !

Si les limicoles sont des spécialistes des vasières, c’est parce qu’ils sont anatomiquement adaptés pour rechercher leur nourriture dans ces milieux. Ils consomment en effet de petits invertébrés enfouis dans la vase, comme les arénicoles, ou vivant en surface, comme des insectes, des larves, des mollusques ou des crustacés. 

Chaque espèce de limicole présente une longueur de bec adaptée à la profondeur à laquelle leur proie favorite se cache dans la vase. Ainsi, les courlis ou les barges, au bec particulièrement long, peuvent atteindre des proies vivant profondément dans la vase. Les gravelots en revanche, au bec court, sont plus aptes à chercher leur nourriture en surface. Ainsi, chaque espèce peut cohabiter et se nourrir sur le même milieu sans qu’il y ait de compétition.

Si la longueur des becs est variable selon les espèces, la longueur des pattes également. Cela leur permet de se répartir, sur une même zone de prospection alimentaire, dans des hauteurs d’eau différentes. Là encore, cela contribue à favoriser la cohabitation pacifique entre différentes espèces.

Quelques exemples de limicoles

Faisons un tour d’horizon de ces étonnants oiseaux, du plus grand au plus petit bec !

  • Le Courlis cendré


(Par Ken BillingtonTravail personnel, CC BY-SA 3.0, Lien)


Le Courlis est un limicole de la famille des Scolopacidés. C’est un grand limicole, d’une taille d’environ 60 cm pour une envergure de 80 à 100cm. Il est très reconnaissable par son long bec très recourbé, incurvé vers le bas. Ce grand bec peut mesurer entre 10 et 15cm. Son plumage est beige strié de noir et au croupion blanc, remontant dans le dos.

Il niche dans des habitats assez variés qui ont tous en commun une vue très dégagée, un sol meuble et une grande diversité végétale.

Grâce à ce bec hors norme, le Courlis se nourrit d’invertébrés: annélides, mollusques, arthropodes. Le bec, comme chez toutes les espèces de limicoles, est muni de cellules sensorielles: cela leur permet de détecter les proies, lorsqu’ils sondent la vase. Le régime alimentaire varie un peu selon le sexe de l’oiseau car les femelles ont un bec plus long. Elles sont également plus grandes que les mâles.

Son nom vient de son cri habituel, un « couuu-hi » !

  • La Barge à queue noire


(Par Andreas TrepteTravail personnel, CC BY-SA 2.5, Lien)

Tout comme le Courlis cendré, la Barge à queue noire appartient à la famille des Scolopicidés. Le mâle est plus petit et plus coloré que la femelle. En plumage nuptial, l’adulte présente la tête, le cou et la poitrine orangés et le ventre blanchâtre barré de noir.

La Barge à queue noire est caractérisée par un bec très long et droit, rose ou jaunâtre à la base et sombre à la pointe.

Ses longues pattes lui permettent d’aller fouiller la vase sans se salir le plumage. Elle peut même nager, si elle est contrainte (N’est pas Manaudou qui veut !) Elle va rechercher des vers, des larves et des crustacés en basculant le corps vers l’eau, y plongeant la tête la première! Elle peut également chercher sa nourriture dans le sable ou les prairies où elle poursuit habilement les lombrics.

La Barge à queue noire n’est pas exclusivement maritime: elle peut tout à fait se plaire dans des étendues d’eau saumâtre.

  • Le Bécasseau variable


(Par Jevgenijs Slihto from Riga, Latvia — Dunlin, CC BY 2.0, Lien)


C’est le plus commun de tous les limicoles ! C’est un petit limicole, à bec sombre, légèrement arqué, à pattes sombres. En période nuptiale, il présente une large tâche ventrale noire qui facilite d’autant plus son identification. A l’inverse, en période internuptiale, le contraste entre le dessus gris et le dessous blanc est saisissant.

En dehors de la période de nidification, le Bécasseau variable est très grégaire. En période de migration, on peut facilement observer des bandes de centaines voire de milliers d’individus à la recherche de nourriture sur les vasières.

Grâce à ce bec arqué, il sonde la vase afin de capturer quelques vers et mollusques.

  • Le Grand Gravelot


(Par Andreas TreptePhotographie personnelle, CC BY-SA 2.5, Lien)

Voilà un tout petit limicole que vous pouvez observer sur les plages. Contrairement au Bécasseau variable, il s’observe souvent seul ou avec seulement quelques congénères. 

Ce petit oiseau, de la famille des Charadriidés, présente un comportement nerveux, il parcourt de façon assidue les vasières en faisant de rapides allers-retours.

C’est un petit limicole trapu, aux pattes orangées, au bec orange vif à pointe noire. En plumage nuptial, il est aisément reconnaissable grâce à un collier noir large, bien visible. Il complète cette belle tenue d’apparat par un masque noir et des sourcils blancs nets.

Son petit bec ne lui permet évidemment pas de s’attaquer aux mêmes proies que le Courlis dont il peut partager les zones d’alimentation sans crainte de conflit! Il se nourrit d’invertébrés de taille plus petite qu’il va trouver en surface.

Et c’est tout pour aujourd’hui ! Vous avez des questions ? Une petite envie de papoter d’oiseaux ? Une idée de sujet, d’une thématique que vous souhaiteriez que j’aborde dans un article ? Retrouvez-moi sur FacebookTwitterInstagramPinterest et LinkedIn

Sources et recommandations :

Une histoire de plumes

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