Une histoire d’Oiseaux: Les fringilles

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Intéressons-nous aujourd’hui à une famille d’oiseaux bien connue car plusieurs de ses représentants fréquentent assidûment nos jardins : les fringilles ! Et nous verrons que certaines espèces sont à rechercher plus spécifiquement lorsque les vagues de froid de l’hiver vont arriver.

Un peu de classification

Le Pinson des arbres, un oiseau à observer en automne dans le jardin, sujet du bird-blog d'une histoire de plumes

La Famille des Fringillidae fait partie de l’immense Ordre des Passériformes, les oiseaux chanteurs. Elle compte plus de 50 genres et plus de 200 espèces. Celles-ci ont plusieurs caractéristiques en commun: une taille petite à moyenne, un plumage souvent haut en couleurs (en particulier pour les mâles) et surtout, un bec court et conique particulièrement adapté à leur régime à tendance granivore.

Où voir des fringilles ?

On observe des fringillidés un peu partout dans le monde, à l’exception de l’Australasie (Australie, Nouvelle-Zélande, Nouvelle-Guinée).

Ils affectionnent les zones boisées, broussailleuses, souvent dominées par des ligneux. Ils exploitent également les zones de cultures, de steppes et de toundra ainsi que les déserts rocailleux aux conditions de vie extrêmes. 

A table !

Le point commun le plus facilement visible des membres de la Famille des Fringillidés est la forme de leur bec: fort, court et conique. Il est un formidable outil pour s’attaquer aux graines de toutes sortes. Elle représentent une source précieuse de protéines que bien des oiseaux délaissent, faute de bec adapté pour s’en délecter.

Grâce à cette « arme » redoutable, les fringilles peuvent tenir et coincer une graine afin d’en dégager la coquille et, grâce à un habile mouvement de langue, d’en dégager l’amande.

Certains présentent des becs encore plus hautement spécialisés, leur permettant de s’attaquer aux graines les plus dures. Ainsi, le Bec-croisé des sapins ont une particularité anatomique étonnante: un bec asymétrique, assez long, dont les extrémités des deux mandibules se croisent ! Avec cet outil et sa langue puissante, il peut extraire les graines des cônes, particulièrement résistants, de conifères.

Couplé à ce puissant bec, les fringilles peuvent compter sur un dispositif complémentaire: un crâne résistant, des muscles de la mâchoire robustes et un gésier développé leur facilitant la digestion de graines riches.

Autre exemple de fringille au bec surdimensionné: le Grosbec casse-noyaux, capable d’écraser par la seule force de ces mandibules les noyaux des cerises.

Les fringilles en France

  • Le Pinson des arbres (Fringilla coelebs)

Probablement le représentant le plus connu de cette famille tant il est courant dans nos jardins ! On distingue facilement les mâles par leur plumage bariolé, composé de gris-ardoise, de brun, de noir et de blanc (au niveau des barres alaires), et par leur bec gris-bleuté. La femelle a revanche un plumage beaucoup plus discret, dominé par le gris et un brun terne.

S’il est à l’origine un oiseau forestier, il s’adapte remarquablement bien à beaucoup de milieux, dont ceux où la présence de l’homme est marquée.

Le saviez-vous ? Dans nos régions, les pinsons des arbres sont le plus souvent sédentaires, exploitant globalement les mêmes zones toute l’année. Mais les populations nordiques, elles, se reproduisent au nord et hivernent au sud. Elles entament donc de  grands voyages migratoires. En Europe de l’Ouest, lors des deux vagues migratoires (pré et post-nuptiale), les pinsons des arbres sont les oiseaux les plus nombreux en terme d’effectifs, survolant le pays par vagues de milliers d’individus.

  • Le Bouvreuil pivoine (Pyrrhula pyrrhula)

Bien moins courant dans les jardins que le Pinson des arbres, le Bouvreuil pivoine n’en est pas moins un fringille flamboyant ! De la taille d’un moineau, il s’en distingue par sa silhouette rondelette et par son plumage coloré (chez le mâle). Le rouge-rosé des parties inférieures contraste nettement avec le noir et le gris du dessus de son corps. Le bec est conique et court.

Discret, il fréquente principalement les habitats forestiers. On peut néanmoins l’observer dans des milieux plus anthropisés (haies, vergers, parcs et jardins) lorsqu’il peut y trouver de quoi se nourrir.

Au printemps, il apprécie les bourgeons des arbres fruitiers, riches en sève. En digne représentant des Fringilles, lorsqu’en fin de saison, il s’intéresse aux baies des haies, ce n’est pas pour la pulpe mais bien pour les graines !

Le saviez-vous ? Selon le programme de Suivi Temporel des Oiseaux Communs, le Bouvreuil pivoine a vu ses effectifs diminuer de 64% depuis 1989 en France. Suppression de haies, de bosquets et de zones humides font partie des causes majeures de cette baisse drastique. Le changement climatique est également une cause importante pour cette espèce dite « à affinité septentrionale », dont notre pays constitue la limite sud de leur aire de répartition.

  • Le Verdier d’Europe (Chloris chloris)

Autre fringille bien connu de nos jardins: le Verdier d’Europe ! On reconnait le mâle à son plumage verdâtre et aux touches de jaunes sur les parties extérieures de ses ailes (alula, poignet). La femelle lui ressemble beaucoup, en un peu plus terne.

Contrairement à son cousin, le Bouvreuil pivoine, le Verdier d’Europe ne craint pas l’homme. Par endroits, il fréquente assidûment les mangeoires mis à disposition dans les jardins en hiver. Il y montre alors son tempérament belliqueux, n’hésitant pas, avec ses congénères, à chasser tout autre intrus à plumes de la mangeoire !

Le saviez-vous ? Le programme STOC de Vigie-Nature a montré un déclin des populations de Verdier d’Europe en France: -51% en 18 ans. Cette tendance contraste avec celle observée partout ailleurs dans son aire de répartition, à savoir une stabilisation des effectifs voire une augmentation. Les causes probables : la diminution des ressources alimentaires (usage généralisé d’herbicides), au fauchage des bords de route, à la diminution de leur espaces naturels de prédilection et à la banalisation de la flore.

(cliquez sur le graphique pour plus d’informations)

Les fringilles à observer en hiver

  • Le Pinson du Nord (Fringilla montifringilla)

 

Il a la taille d’un Pinson des arbres, le bec d’un Pinson des arbres, on dirait un Pinson des arbres…Mais c’est un Pinson du Nord ! Ce petit passereau au plumage contrasté se repère par une teinte dominante orange tranchant avec le noir du dos et des ailes et un bec conique assez fort clair.

Le Pinson du Nord se reproduit de la Scandinavie à l’extrême est de la Russie, dans les forêts boréales. Il entame sa migration post-nuptiale à partir du mois d’octobre. Il suit différentes voies en fonction de leurs points de départ. Très grégaire en-dehors de la période de nidification, il rejoint ses congénères pour les voyages migratoires. 

Le saviez-vous ? Les Pinsons du Nord sont particulièrement friands des faînes de hêtres. Leur teneur lipidique est en effet un atout indispensable pour survivre dans de mauvaises conditions météorologiques, lorsque les invertébrés sont rarissimes. Lorsque la fructification y a été importante, il n’est alors pas rare d’observer plusieurs dizaines voire centaines de milliers d’individus rejoindre les hêtraies plus au sud, formant alors une “invasion“.

On en voit dans la vidéo un aperçu d’une invasion de Pinsons du Nord suite à des conditions météorologiques défavorables au nord.

  • Le Sizerin flammé (Acanthis flammea)

Un fringille avec un plumage brun, gris et une touche de rouge-rosé…Une Linotte mélodieuse ? Et non, un Sizerin flammé ! Il s’agit d’un migrateur rare chez nous mais pas impossible à observer en hiver. Lorsqu’il arrive dans nos contrées, il ne lui reste que peu de plumage nuptial en bon état, présentant beaucoup moins de rouge-rosé que la Linotte.

Il se plaît dans les forêts ouvertes de conifères, de pins, d’aulnes et de bouleaux dont il apprécie les graines. 

Le saviez-vous ? La fructification des bouleaux, et des arbres en général, est aléatoire et tributaire de bonnes conditions climatiques. Et comme pour le Pinson des arbres, le Sizerin flammé partira vers le sud de son aire de répartition si la fructification du bouleau a été mauvaise et ne peut lui assurer de quoi passer l’hiver. Il apparait alors, dans le nord de la France, en très larges bandes. Ces invasions de sizerins flammés sont l’occasion de les observer facilement car ils n’hésitent pas à s’approcher des mangeoires dans les jardins.

C’est tout pour aujourd’hui ! Pour en savoir plus sur le Pinson du Nord, retrouvez l’épisode de la « Série de l’hiver » qui lui est consacré en cliquant sur la vignette ci-dessous.

Le Pinson du Nord, un passereau que l'on peut observer en hiver, sujet du nouvel article du bird-blog d'une histoire de plumes

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Sources et recommandations :

Une histoire de plumes

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