Vrai ou faux : le bec des oiseaux

Jouer

Un nouveau numéro de « Vrai ou Faux » afin de tester ses connaissances sur un élément anatomique d’une importance capitale dans la vie quotidienne des oiseaux : leur bec !

Le bec des oiseaux pousse en permanence

VRAI !

Sollicité en permanence pour se nourrir (mais pas que), le bec doit pouvoir se renouveler afin de remplir ses fonctions tout au long de la vie de l’oiseau. Pour cette raison, il pousse en permanence, à une vitesse variable, en fonction de l’usage quotidien du bec. Par exemple, le bec des pics, extrêmement sollicité par le travail intensif du bois, connaît une croissance de plusieurs millimètres par jour afin de conserver ses caractéristiques.

Le bec est principalement constitué de kératine, comme nos ongles

VRAI !

Plus précisément : les deux mandibules, supérieure et inférieure, sont des structures osseuses faisant partie intégrante du crâne. Et chacune d’elles est recouverte par un étui corné : la rhamphothèque. C’est ce tégument qui présente une croissance continue afin de pallier à l’usure naturelle. Si l’on veut être tout à fait précis, nous ajouterons que la rhamphothèque de la mandibule supérieure est désigné par le nom de rhinothèque et celle de la mandibule inférieure porte le nom de gnathothèque.

Chez certaines espèces, la rhamphothèque présente des variations de couleur et d’épaisseur en fonction de son cycle de vie. Ainsi, chez le Macareux moine, le bec se couvre de plaques surnuméraires colorées en saison de reproduction. En dehors de cette période spécifique, ces plaques à fonction ornementales se décollent, laissant apparaître la couche en-dessous, plus terne.

Tous les oiseaux ont le bec dans l’axe du crâne

Le Pluvier anarhynque, un oiseau effrayant de notre article du bird-blog d'une histoire de plumes

FAUX !

Quasiment tous les oiseaux ont, sauf déformations innées ou acquises, le bec placé dans le même axe que leur crâne. Tous, à l’exception d’un petit limicole très rare : le Pluvier anarhynque, dont le bec est dévié…vers la droite. Et toujours vers la droite : à ce jour, aucun Pluvier anarhynque n’a été observé avec le bec tourné vers la gauche.

Chez les limicoles, on peut observer de nombreuses adaptations de la forme du bec en fonction de leurs proies de prédilection. Long, court, fin, épais, recourbé ou parfaitement droit : il existe beaucoup de possibilités ! Mais on ne connait pas d’autre exemple que le Pluvier anarhynque présentant un bec dévié sur un côté.

Ce pluvier aime fréquenter les îlots de galets des grands cours d’eau. Ce bec dévié va leur permettre de récolter leur nourriture, des éphémères (larves et adultes), sans avoir à retourner les galets. Après la saison de reproduction, ils quittent ce milieu pour rejoindre de grandes vasières qui leur tiennent lieu de zones d’hivernage. Là, le bec dévié n’est plus d’une grande utilité : le pluvier est alors obligé de pencher souvent la tête pour capturer de quoi se nourrir, à la surface de la vase.

Le bec ne sert qu’à s’alimenter

FAUX !

Les becs sont des outils de choix pour leur alimentation. Qu’ils chassent et capturent leurs proies vivantes, qu’ils décortiquent de solides graines, qu’ils picorent au sol ou qu’ils sondent la vase à la recherche de quelque ver marin, le bec est leur meilleur allié pour accéder à leur ressource alimentaire. C’est d’ailleurs ce qui explique l’extraordinaire diversité des formes de becs que l’on peut observer : elle reflète la très large gamme de ressources alimentaires rendus accessibles aux oiseaux.

Pour autant, le bec ne se limite pas à la recherche de nourriture. Il est un outil indispensable lors de la toilette, permettant de lisser et de nettoyer avec soin chaque plume.

Le bec est également très utile pour communiquer avec leurs congénères, en particulier chez les espèces peu bavardes comme les cigognes. En période de reproduction, elles saluent le retour du partenaire au nid ou le passage d’un congénère non loin de là par de sonores claquements de becs. L’Effraie des clochers n’hésite pas à faire claquer son bec lorsqu’elle se sent menacée.

Enfin, le bec est un outil de préhension qui aide les oiseaux dans leurs mouvements au quotidien. Certains Corvidés sont ainsi capables d’utiliser, voire d’adapter des outils afin d’accéder à de nouvelles sources de nourriture. Le bec est également très utile pour construire des nids, certains pouvant demander de longues heures de travail. Chez les psittacidés, en particulier chez les plus grands tels les aras, le bec est un outil surpuissant, véritable « couteau suisse » lui permettant d’évoluer dans son environnement de façon très agile.

La mandibule supérieure est toujours de taille égale ou supérieure à la mandibule inférieure

 

FAUX !

Encore un petit piège ! Il existe un seul oiseau dont la mandibule inférieure est nettement plus longue que la mandibule supérieure : le Bec-en-ciseaux ! Pourquoi une telle anatomie ? Parce que son mode de pêche l’exige. L’oiseau vole à la surface de l’eau et y plonge la mandibule inférieure. Ainsi, il va pouvoir capturer de petits poissons et des crustacés. Les proies mesurent jusqu’à 12cm !

Fait étonnant : à l’éclosion, le bec des oisillons du Bec-en-ciseaux présente des mandibules de longueur égale. Ce n’est qu’à leur départ du nid que l’écart de taille va se creuser.

Précision d’importance : il y a peu de chances de croiser un bec-en-ciseaux sur nos côtes, il est présent sur le continent américain, en nichant aussi bien en Amérique du Nord qu’en Amérique du Sud. Il y fréquente les eaux douces, saumâtres ou salées.
Il existe dans le monde trois espèces de bec-en-ciseaux : le bec-en-ciseau noir, le bec-en-ciseaux d’Afrique et le bec-en-ciseaux à collier.

Et c’est tout pour aujourd’hui !

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Sources et recommandations :

Une histoire de plumes

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