La série de l’été – Episode 2: la Buse variable

par | Juil 23, 2017 | Identifier | 0 commentaires

On se retrouve pour le deuxième numéro de notre série de l’été ! Intéressons-nous cette semaine à un rapace commun, que vous connaissez très certainement du fait de sa large aire de répartition : la Buse variable. 

La Buse variable : fiche d’identification

La Buse variable (Buteo buteo) fait partie de la famille des Accipitridés (Lire l’article « Une histoire d’Oiseaux: les Rapaces »), qui compte notamment dans ses rangs les milans et les aigles.

C’est une espèce polytypique : on distingue plusieurs sous-espèces. Jusqu’à 16 ont été décrites, réparties en 3 groupes :

  • japonicus, en Extrême-Orient
  • vulpinus, en Russie et Scandinavie
  • buteo, en Europe occidentale

Elle tire son nom de son plumage qui peut présenter de grandes variations selon les individus. Il peut être du brun le plus sombre au blanc presque pur ! Le plus courant montre un dessus brun sombre, plutôt uniforme, et un dessous brun tacheté et barré de blanc crème à roux. La queue présente de nombreuses barres fines et une barre terminale bien visible, quelque soit son plumage. Elle est large et arrondie en vol.

La silhouette de la Buse variable est facilement reconnaissable : de taille moyenne, la Buse a une allure un peu lourde, compacte (en comparaison avec un Milan noir par exemple), notamment avec son cou épais et court et ses ailes larges. 

En quelques chiffres :

  • Taille : de 52 à 57 cm (la femelle est toujours plus grande que le mâle)
  • Envergure : 113 à 140 cm
  • Poids : de 517g à 1.06kg pour le mâle, de 700g à 1.35kg pour la femelle
  • Longévité : une vingtaines d’années
  • Effectifs : de 125.000 à 163.000 couples territoriaux en France, une population mondiale de l’ordre de 4 millions d’individus.

Où observer la Buse variable ?

Facile, la Buse occupe l’ensemble de la France ! Enfin presque : elle délaisse les franges côtières, les zones urbaines et la haute montagne. 

Ce rapace n’est pas très difficile : une grande variété de biotopes lui conviennent. Sa préférence va néanmoins au bocage, avec une alternance de petit bois et de milieux ouverts, de prairies naturelles, de champs, de friches. Elle affectionne les prés pâturés car la présence de ruminants maintient l’herbe rase : cela rend les proies visibles. Elle évite les grandes cultures qui n’offrent pas assez de postes d’observation.

Au menu de la Buse variable

Il est assez varié, même si 80% du régime alimentaire de ce rapace est composé de micromammifères! Son préféré : le campagnol des champs. La Buse est un prédateur opportuniste : elle peut également chasser des taupes, des petits oiseaux, des insectes et des reptiles, des lombrics voire même se délecter d’une charogne. 

La Buse n’est pas particulièrement agile en vol en action de chasse : elle chasse donc essentiellement à l’affût. Vous l’observerez très souvent perchée sur un arbre, un poteau de clôture. Elle peut également être observée en train de s’élever dans le ciel en tournant, portée par les courants chauds.

L’hivernage

Les populations russes et scandinaves sont migratrices. Les buses les plus nordiques hivernent dans le sud-ouest de l’Europe, surtout au nord des Pyrénées. La France reçoit donc un grand nombre de buses en provenance des pays nordiques, notamment les populations du nord et du centre de la Suède. On estime à 200.000 la population hivernante de Buse variable en France. Les oiseaux en provenance de Russie sont eux des migrateurs au long cours : ils peuvent se rendre jusqu’en Afrique de l’Est et du Sud !

Le temps des amours

Les buses variables nées sur nos territoires sont essentiellement sédentaires. Cette sédentarité leur permet de nicher assez tôt, dès le début du mois de mars. À cette époque, il est possible d’observer les vols nuptiaux : les partenaires montent dans les airs puis redescendent en piqué. Ils peuvent alors s’accrocher brièvement par les serres.

La Buse pond jusqu’à 4 œufs dans une aire faite de branchettes et de mousses, située en hauteur en lisière de forêt ou dans une haie. Ils seront couvées pendant un peu plus de 30 jours. Les petits resteront au nid une cinquantaine de jours, le temps d’avoir un plumage efficace et de savoir dépecer une proie. Après l’envol du nid, les parents continueront à les aider dans l’activité de nourrissage pendant 2 mois, avant leur émancipation totale.

Une espèce à l’abri des menaces ?

La protection des rapaces à l’échelle nationale et européenne a permis à la Buse variable d’asseoir ses effectifs. Contrairement à d’autres rapaces, comme c’est le cas pour le Gypaète barbu, elle ne fait pas l’objet de mesures de conservation particulières. Son opportunisme alimentaire, la variété de milieux qu’elle fréquente et ses grandes capacités d’adaptation sont des éléments essentiels à la bonne santé de l’espèce.

Toutefois, la modification des pratiques agricoles, le déclin des zones bocagères et la destruction volontaire d’individus pourraient fragiliser à terme les populations. La protection de ses habitats de prédilection sera toujours profitable pour ce rapace essentiel au bon fonctionnement de son écosystème et utile à l’homme.

Et c’est tout pour aujourd’hui ! Vous avez des questions ? Une petite envie de papoter d’oiseaux ? Une idée de sujet, d’une thématique que vous souhaiteriez que j’aborde dans un article ? Retrouvez-moi sur FacebookTwitterInstagramPinterest et LinkedIn

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