La série de l’été – Episode 4: le Moineau domestique

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Nouvel épisode de notre série de l’été consacrée aux oiseaux que vous pouvez observer pendant vos vacances ! Vous êtes en villégiature dans une ville ? Alors intéressons-nous cette semaine à un oiseau qui en a fait son royaume : le Moineau domestique.

Le Moineau domestique : fiche d’identification

Peut-être avez-vous tellement l’habitude d’observer des moineaux que vous n’y prêtez plus guère attention. Mais si vous êtes familier avec son allure, vous l’êtes peut-être moins avec sa biologie. Le Moineau domestique (Passer domesticus) fait partie de la famille des passéridés, les oiseaux chanteurs. C’est un oiseau d’allure trapue, dont le bec fort de granivore se remarque vite (Lire l’article « Zoom sur…Les becs des oiseaux« ).

En quelques chiffres :

  • Taille : entre 14 et 18 cm
  • Envergure : 25 cm
  • Poids : 30 à 39g (le poids d’une prune Reine-claude!)
  • Longévité : 12 ans

Le dimorphisme sexuel est net : les mâles présentent un plumage aux couleurs franches (dos brun strié de noir, barres alaires blanches, bavette noire en plumage nuptial) alors que les femelles (ainsi que les juvéniles) ont un plumage plus discret, principalement coloré de brun et de gris.

Où voir les moineaux domestiques ?

Que ce soit en période de reproduction ou pendant l’hiver, le moineau domestique est indéniablement un oiseau grégaire. Il peut même rechercher la compagnie d’oiseaux d’autres espèces lorsqu’il s’alimente! Les moineaux se rassemblent en grands groupes, en automne et en hiver et nichent en colonies.

Inconvénient de la vie en communauté : il y a parfois quelques tensions…

Le moineau domestique a une aire de répartition très vaste : il occupe quasiment toute l’Europe et continue à étendre cette aire vers le nord. Son expansion est lié à sa proximité avec l’homme : il a suivi l’évolution de l’agriculture et de l’élevage. Le moineau domestique est commensal de l’homme : sa proximité avec l’humain est nécessaire pour son mode de vie, notamment pour son alimentation et ses lieux de nidification. Cette interaction biologique naturelle diffère du parasitisme : la cohabitation du moineau avec nos habitats ne se fait pas à nos dépends, il n’y a pas d’aspect négatif à cette association.

Ses habitats de prédilection

Cette grande affinité avec l’humain rend toute zone modifiée par celui-ci très attractive pour le moineau domestique. Fermes, zones résidentielles et urbaines, cimetières, parcs urbains, jardins et entrepôts peuvent abriter les larges groupes de moineaux. 

Vous le repérerez très facilement en ville : il se déplace très souvent en sautillant au sol et surtout…il est très bruyant ! Il séduit sa femelle à grands renforts de pépiements lors des parades nuptiales et il piaille beaucoup aussi en hiver, lors des rassemblements en dortoirs ainsi que lors des poursuites entre individus.

Au menu du moineau domestique

Là encore, la proximité du moineau avec l’humain se retrouve dans son menu ! Les moineaux citadins se délectent des restes de nourriture des humains, ce qui n’est d’ailleurs pas une bonne chose pour leur santé.

Fort heureusement, ils ne mangent pas que cela ! Le moineau est omnivore et plutôt opportuniste. Vous l’observerez se nourrir sautillant au sol. Ils se nourrissent aussi bien de fruits, de graines de céréales tombées au sol, de plantes, de baies, de vers et de bourgeons. En milieu agricole, les graines de céréales peuvent représenter jusqu’à 90% du régime des moineaux ! Le régime des moineaux se fait plus insectivore durant la période de nidification : les juvéniles reçoivent beaucoup d’insectes que ses parents attrapent au vol, durant les 15 jours après l’éclosion.

Le temps des amours

Encore et toujours, le lien avec l’humain se retrouve dans cette partie de la vie du moineau ! Il niche en effet à proximité des habitations humaines et s’installe dans des cavités : un trou de bâtiment, sous les tuiles, dans un lampadaire, un hangar. Le moineau domestique peut également construire un nid à l’air libre, une boule informe faite d’herbes et de détritus. Il peut même,  à l’occasion, subtiliser le nid d’hirondelles !

Le moineau domestique bâtit son nid à partir du mois de mars. De fin avril à mai, la femelle pond entre 3 et 8 œufs que les deux parents couveront pendant plus d’une dizaine de jours. À 17 jours, les petits sont capables de quitter le nid. Les parents pourront ensuite entamer une nouvelle couvée. Ils peuvent en faire plusieurs dans une même saison de reproduction.

Une espèce commune pourtant en berne

Si les effectifs du moineau domestique sont stables au niveau national en France, on observe depuis plusieurs années des chutes significatives chez les populations urbaines. Les scientifiques ont tout d’abord remarqué que le poids des moineaux des villes était 10 à 15% inférieur à leurs collègues des champs. La malbouffe, l’absence de protéines animales dans leur régime, la pollution de l’air, un environnement végétal trop « propre »…Tout cela n’aide pas les moineaux urbains à maintenir un poids convenable. Concernant l’agglomération parisienne, on a noté que les friches, espaces riches en insectes, ont diminué de moitié en 30 ans

De plus, le moineau domestique fait face à une vraie crise du logement : les bâtiments anciens sont de plus en plus rénovés sans penser aux conséquences sur la biodiversité environnante.

Les effectifs du moineau domestique sont en chute libre en Europe dans bon nombre de capitales européennes. Les anglais ont été les premiers à tirer la sonnette d’alarme. Ainsi, les ornithologues ont enregistré une diminution de 80% des effectifs de moineaux domestiques dans certains quartiers de Londres ! Même observation en Belgique et en Allemagne. À Paris, alors que les effectifs étaient estimés à 43.000 couples en 1962, ils seraient aujourd’hui de l’ordre  de 5.000 à 10.000 couples…D’où l’initiative du Conseil de Paris de mettre à disposition des parisiens de nichoirs à moineaux !

Le principal problème dans cette diminution des effectifs : son origine est mal connue. Il semble qu’elle soit multi-factorielle, la plus importante semblant être la modification et la dégradation de leur habitat. Le fait que le moineau fasse partie intégrante de notre paysage quotidien ne joue pas en sa faveur. En effet, un oiseau dit « commun » présente des effectifs élevés: on ne remarque que tardivement lorsqu’ils connaissent une baisse significative. Il convient donc d’être particulièrement attentif à la santé démographique des espèces communes avant qu’elles ne basculent dans la catégories « espèces menacées » !

Et c’est sur cette note que nous refermons ce numéro de notre série de l’été !

Et c’est tout pour aujourd’hui ! Vous avez des questions ? Une petite envie de papoter d’oiseaux ? Une idée de sujet, d’une thématique que vous souhaiteriez que j’aborde dans un article ? Retrouvez-moi sur FacebookTwitterInstagramPinterest et LinkedIn

Sources et recommandations :

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