4 oiseaux rares à observer en migration

par | Sep 9, 2019 | Identifier | 0 commentaires

Cette semaine sur le Bird-Blog, on s’intéresse à l’une des grandes joies qu’offre la migration aux amateurs d’oiseaux: la possibilité d’observer des oiseaux rares. Que ce soit chez les rapaces, les passereaux ou les limicoles, les périodes migratoires sont l’occasion parfaite pour apercevoir des oiseaux inhabituels.

Un rapace: le Faucon kobez

Le Faucon kobez est un petit rapace de la famille des Falconidés (Lire l’article « Une histoire d’Oiseaux: les Rapaces« ) d’une taille intermédiaire entre notre Faucon crécerelle bien connu et le Faucon hobereau. Mâle et femelle sont très différents: le mâle a un plumage sombre bleu-nuit sur tout le corps et les ailes alors que la femelle présente un dessus gris-bleu très strié, une face blanche et un dessous roussâtre.

le faucon kobez, l'un des 4 oiseaux rares à observer en migration, le nouvel article du Bird-Blog d'Une histoire de plumes

Il se nourrit presque exclusivement de gros insectes (sauterelles, coléoptères, libellules…) qu’il capture, en vol ou au sol après un court vol en stationnaire, le bien connu « vol en Saint-Esprit ». En période de nidification, il nourrit ses petits avec des micro-mammifères.

Le Faucon kobez se reproduit en Europe de l’Est et en Asie. Il s’agit d’un rapace migrateur qui hiverne en Afrique. C’est précisément pendant les périodes de migration que l’on peut l’observer! Lors de ses déplacements migratoires, le Faucon kobez a tendance à rester avec ses congénères, contrairement à d’autres espèces de rapaces. Il peut ainsi être observé avec d’autres espèces de faucons, comme le Faucon crécerelle.

Un passereau: le Traquet motteux

Le Traquet motteux n’est pas un oiseau particulièrement rare mais la période de migration est l’occasion idéale pour les observer aisément. Il s’agit d’un passereau d’une taille légèrement supérieure à celle du Moineau domestique. En plumage nuptial, le noir des ailes du mâle contraste avec son dos gris. Le masque noir sur les yeux est l’un des critères d’identification du Traquet motteux. Le plumage de la femelle est majoritairement brun ou gris foncé. Chez les deux sexes, la présence sur les plumes de la queue, les rectrices, d’un « T » inversé noir sur fond blanc permet d’aider à l’identification. Le Traquet motteux se reconnait également à son allure et à la façon qu’il a de se tenir, droit et fier ! Il court et sautille souvent au sol.

le traquet motteux, l'un des 4 oiseaux rares à observer en migration, le nouvel article du Bird-Blog d'Une histoire de plumes

Le Traquet motteux est un oiseau étonnant en matière d’aires de répartition et de comportements migratoires: c’est un véritable globe-trotter ! On le rencontre à la fois en Europe et en Asie ainsi qu’en Amérique du Nord et au Groenland. Et pourtant, d’où qu’ils viennent, ils ont tous une même zone d’hivernage: l’Afrique équatoriale ! Ces petits passereaux d’une trentaine de grammes au maximum sont donc capables de parcourir de grandes distances. 

Un limicole : le Phalarope à bec large

Voici un oiseau beaucoup plus rare à apercevoir ! Les phalaropes sont des limicoles (Lire l’article Une histoire d’Oiseaux: les limicoles), oiseaux spécialistes de l’exploitation des vasières et des zones d’eau. Chez les phalaropes, ce sont les femelles qui présentent un plumage plus voyant, celui des mâles étant plus terne. Cela s’explique notamment par le fait qu’il appartient au mâle de s’occuper des petits, la femelle lui laissant la majorité des soins parentaux. En plumage d’hiver, les couleurs sont beaucoup plus discrètes: dessus gris pâle et dessous blanc.

Le phalarope à bec large, l'un des 4 oiseaux rares à observer en migration, le nouvel article du Bird-Blog d'Une histoire de plumes

Le Phalarope à bec large niche près des zones humides de la toundra d’Amérique du Nord et d’Eurasie. En Europe, un petit nombre se reproduit notamment en Islande. C’est une espèce pélagique, elle ne s’approche pas des côtes mais reste au large. Les oiseaux européens passent l’hiver en Afrique (Mauritanie, Afrique du Sud…) et c’est lors de leur passage au large de nos côtes, à la faveur d’une tempête ou d’un gros coup de vent, que les phalaropes à bec large peuvent être observés chez nous.

Le comportement de ce limicole lorsqu’il recherche sa nourriture le rend aisément identifiable. Il fouille la vase avec son bec en faisant des mouvements très caractéristiques. Le phalarope nage en petits cercles, formant ainsi un petit tourbillon. Il semblerait que ce mouvement favorise la remontée de petits crustacés et autres petites proies du fond de l’eau.

La vidéo ci-dessous illustre parfaitement ce comportement.

 

Un laridé : la Sterne arctique

Voici un autre oiseau rare à tenter d’apercevoir sur nos côtes en période migratoire ! L’identifier peut se révéler parfois un peu difficile car elle ressemble beaucoup à la Sterne pierregarin, autre laridé (Lire l’article Une histoire d’Oiseaux: les Laridés) que l’on observe communément chez nous. Elle est néanmoins plus petite, plus courte sur pattes (critère efficace lorsque l’oiseau est au sol) et les filets de queue sont plus longs.

La sterne arctique,, l'un des 4 oiseaux rares à observer en migration, le nouvel article du Bird-Blog d'Une histoire de plumes

Comme l’indique son nom, la Sterne arctique a une distribution arctique dans tout l’Hémisphère nord. Elle niche en Islande, en Scandinavie, au Canada, en Sibérie. En France, cette sterne est en limite de répartition, on compte à peine quelques couples (1 en 2004 et 2005, 2 ou 3 en 2006 et plus aucun depuis).

La Sterne arctique est célèbre pour sa migration extraordinaire. Elle quitte en effet son aire de reproduction pour rejoindre ses zones d’hivernage en Afrique australe, en Australie et même…en Antarctique! Un trajet qui dure quatre mois, un oiseau pouvant ainsi parcourir chaque année jusqu’à 38.000km! En volant ainsi d’un pôle à un autre, durant 8 mois de l’année, la Sterne arctique est très certainement l’oiseau qui bénéficie le plus de la lumière du jour, un net avantage pour exploiter les ressources de nourritures là où elles se trouvent.

Vous l’avez compris, c’est le moment de prendre un peu de temps pour être plus attentif à l’avifaune qui nous entoure. Certains oiseaux qui sembleraient de prime abord peu spectaculaire ont en réalité parcouru des milliers de kilomètres avant de faire une pause chez nous !

Et c’est tout pour aujourd’hui ! Vous avez des questions ? Une petite envie de papoter d’oiseaux ? Une idée de sujet, d’une thématique que vous souhaiteriez que j’aborde dans un article ? Retrouvez-moi sur FacebookTwitterInstagramPinterest et LinkedIn

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