Dis Google, pourquoi les oiseaux…

par | Avr 9, 2017 | Comprendre | 0 commentaires

Pour l’article de cette semaine, regardons du côté des requêtes Google pour y voir quelles étaient les questions les plus fréquentes sur les oiseaux.  Au programme : du vol, des cailloux et des pare-brises.

Dis Google, pourquoi les oiseaux chantent ?

La requête la plus fréquente ! Et nous y avons même consacré une trilogie (« The Voice: le chant des oiseaux », épisode un, deux et trois).

Dis Google, pourquoi les oiseaux ne s’électrocutent-ils pas sur les fils électriques ?

Ah, en voilà une bonne observation ! Souvenez-vous, quand vous étiez petit, quand vos parents vous disaient de ne pas toucher au fil électrique de la clôture et que, évidemment, vous l’avez touché. Que s’est-il produit ? Vous avez pris une jolie châtaigne. Pourquoi ? Parce que vous avez touché le fil en même temps que vous touchiez le sol. Le courant électrique suit une règle simple : il se déplace en suivant le chemin le plus court, pour une même différence de potentiel. En touchant le fil en ayant les pieds au sol, vous avez créé une dérivation sur le circuit électrique : le courant passe donc par vous pour rejoindre le sol.

Concernant les oiseaux, ils ne s’électrocutent pas car ils ne touchent qu’un fil avec leurs pattes : pas de dérivation ! L’air qui les entoure étant un isolant, le courant continue de traverser le fil sans passer par l’oiseau. L’oiseau s’électrocute s’il touche en même temps un autre fil ou un élément relié au sol (comme le poteau électrique) avec une autre partie de son corps.

C’est le cas pour les grands oiseaux comme les cigognes ou les rapaces. Ils cherchent à faire leurs nids en hauteur et vont donc s’installer au niveau des pylônes. Ils peuvent également se blesser en percutant des lignes de taille importante. Sur les secteurs sensibles, des partenariats entre structures naturalistes et ERDF se mettent en place afin de prévenir ses risques: mise en place de gaines isolantes, matériel de dissuasion, balises sur les fils, installation de perchoirs pour inciter les oiseaux à nicher ailleurs…

Pour les petits oiseaux, aucun souci à se percher sur le fil…tant qu’ils ne touchent rien d’autre !

Dis Google, pourquoi les oiseaux volent-ils en « V » ?

A chaque période de migration, des groupes d’oiseaux passent au-dessus de nos têtes en volant en une formation particulière: en « V ». Un oiseau est en tête du groupe et les autres suivent, légèrement décalés les uns par rapport aux autres. Cette formation a beaucoup intrigué les scientifiques et les raisons exactes restent mystérieuses. On retient deux hypothèses :

La connaissance du leader : en tête de groupe se place un oiseau expérimenté qui connaît la route. Parmi les oiseaux qui adoptent la formation en « V » : les grues et les oies. Soit des oiseaux qui se déplacent en groupes familiaux, avec des jeunes inexpérimentés. Avoir en tête un oiseau avec plusieurs migrations à son compteur est donc forcément un avantage.

L’aérodynamisme : en volant derrière un leader, les oiseaux bénéficieraient d’un effet d’aspiration. Cela leur permettrait d’économiser de l’énergie. Les pilotes d’avion et de Formule 1 le savent bien : se placer à une certaine distance de son leader permet d’économiser du carburant. D’après Hummel et Beukenberg, le gain d’énergie obtenu par les oiseaux grâce à ce type de formation atteindrait les 20% !

Attention, le leader n’est pas toujours le même. Justement en raison de ces questions d’aérodynamisme, le leader se fatigue beaucoup plus que les autres. Il se relaie donc avec d’autres oiseaux, qui ont eux aussi une bonne expérience de la route.

Pour expliquer cette formation de vol, il faut donc mêler les deux hypothèses.

[BONUS] Les scientifiques ont eu beaucoup de mal à expliquer à comprendre la perception de l’aérodynamisme chez les oiseaux. En effet, pour obtenir un réel gain d’énergie, il fut savoir se placer de façon très précise dans l’espace par rapport à ses congénères. Les pilotes d’avion mettent ainsi plusieurs années à apprendre de telles compétences. Il faut en effet se placer dans la partie ascendante du tourbillon d’air qui se forme à la pointe des ailes de l’avion qui vous précède. Or, chez un oiseau qui bat des ailes, ce tourbillon monte et descend ! L’oiseau qui suit doit donc adapter son battement d’ailes à son coéquipier. Il aura fallu attendre l’étude dirigée par Steven Portugal (publiée en 2014) pour démontrer que les oiseaux étaient capables de coordonner leurs battements d’ailes de façon très précise dans le groupe afin de bénéficier de l’effet d’aspiration.

Dis Google, pourquoi les oiseaux mangent-ils des cailloux ?

En effet, certains oiseaux avalent des cailloux. Tous les oiseaux ont en effet un système digestif différent du notre. En premier lieu : ils n’ont pas de dents. Il leur faut pourtant broyer leur nourriture. Ils avalent donc de petits cailloux, qui vont être stockés dans une partie de leur estomac, le gésier. Ses parois sont composées de muscles puissants qui vont se contracter pour broyer la nourriture. Les oiseaux granivores et herbivores ont un gésier plus épais, recouvert d’une muqueuse cornée renforçant sa résistance. Ce gésier peut ainsi broyer sans problème des graines très dures.

Ces oiseaux n’avalent pas n’importe quel caillou : ils sélectionnent soigneusement leurs gastrolithes, appelés aussi « pierres d’estomac ». Le type et la taille de gastrolithe choisi dépend de l’espèce. Certains choisissent des cailloux siliceux arrondis, d’autres des cailloux beaucoup plus durs et râpeux. Avec l’abondance de déchets d’origine anthropique abandonnés dans la nature, les oiseaux peuvent se tromper. Ils avalent ainsi des billes de plomb provenant de cartouches de chasse en lieu et place de gastrolithes. Il s’ensuit des cas le plus souvent mortels de saturnisme.

Dis Google, pourquoi les oiseaux prennent-ils des bains de soleil ?

Comme le montre la vidéo suivante, les oiseaux aiment en effet profiter de quelques rayons de soleil.

Un large panel d’espèces peuvent présenter ce comportement: cela va des passereaux aux rapaces en passant par les hérons, les pigeons ou les pics. Il peut être pratiqué à n’importe quel âge : il a déjà été observé chez des juvéniles.

Plusieurs raisons pourraient l’expliquer :

Se réchauffer : les oiseaux sont des animaux endothermes, ils régulent leur température par leur métabolisme, contrairement aux animaux ectothermes. Néanmoins, après une nuit un peu fraîche, un bon bain de soleil leur permet de recharger les batteries  plus vite!

Éliminer les parasites : tout comme l’eau ou la poussière, le soleil permettrait de déloger plus facilement les parasites qui seraient gênés par la chaleur.

Sécher le plumage : après une séance de pêche ou un épisode pluvieux, se mettre au soleil permet de retrouver rapidement un plumage sec et donc efficace.

Produire de la vitamine D : comme pour les mammifères, cette vitamine est essentielle pour les oiseaux car elle serait nécessaire au fonctionnement de la glande uropygienne.

Aider le processus de mue : le soleil pourrait stimuler le développement des plumes et les systèmes endocriniens et nerveux des oiseaux.

Dis Google, pourquoi les oiseaux ne se percutent-ils pas en vol ?

Et oui, les oiseaux peuvent évoluer dans leur environnement, voire voler à plusieurs milliers en un même groupe (il n’y a qu’à voir les nuées d’étourneaux) sans jamais se percuter ! Les scientifiques se sont récemment rendus compte qu’ils avaient en effet leur « code de la route » : lorsqu’ils arrivent face à un obstacle volant, ils dévient…sur leur droite. Dans la nature, les oiseaux n’évoluent pas tous exactement à la même hauteur ce qui, de fait, évitent les collisions. Mais s’ils se retrouvent face à un congénère en face d’eux, chacun partira sur la droite. Pas bête !

Dis Google, pourquoi les oiseaux percutent-ils les pare-brises ?

Tout d’abord, ne confondons pas le cas des oiseaux qui percutent de façon intentionnelle les vitres et ceux qui sont percutés involontairement par les pare-brises des voitures. On estime que 80 millions d’oiseaux se tuent chaque année de cette façon rien qu’aux Etats-Unis ! Des études ont montré que les oiseaux étaient capables, grâce à un groupe de neurones particuliers, d’estimer la vitesse d’un véhicule se rapprochant d’eux et donc de déterminer le bon moment pour s’envoler. Point négatif : ils sont capables de le faire jusqu’à une certaine vitesse du véhicule. Si celui-ci roule à plus de 90 km/h, alors leur réaction est plus aléatoire : certains s’envolent très tôt, d’autres beaucoup plus tard. Il semblerait que les oiseaux subissent alors ce qu’on appelle une « surcharge cognitive » : leur cerveau reçoit tellement d’informations au même moment qu’il n’est plus capable de les analyser, les prioriser et d’aboutir à une action. Si la science a encore beaucoup à nous apprendre sur ce phénomène, une étude a permis de faire un lien entre cervelle d’oiseau et risque de collision. Mais à retenir : roulez doucement quand même, les oiseaux vous en remercieront. 

Et c’est tout pour aujourd’hui ! Vous avez des questions ? Une petite envie de papoter d’oiseaux ? Une idée de sujet, d’une thématique que vous souhaiteriez que j’aborde dans un article ? Retrouvez-moi sur FacebookTwitterInstagramPinterest et LinkedIn

Sources et recommandations :