La série de l’hiver : La Grive mauvis

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Poursuivons la série de l’hiver qui met à l’honneur des espèces d’oiseaux que l’on peut observer en hiver en France. Après le Pygargue à queue blanche, intéressons-nous à un turdidé hivernal : la Grive mauvis !

La Grive mauvis : fiche d’identification

La Grive mauvis, un turdidé que l'on peut observer en hiver, sujet du nouvel article du bird-blog d'une histoire de plumes

De la même famille que le bien connu Merle noir, la Grive mauvis ressemble beaucoup, par sa taille et son allure, à sa cousine proche, la Grive musicienne. Sa silhouette est plutôt compacte, avec une tête assez grosse par rapport au reste du corps et une queue courte. On la reconnait de loin par ses flancs de couleur rouille qui se détachent nettement du reste du corps. De plus, le motif très marqué de sa tête est visible de loin, il s’agit probablement du motif facial le plus marqué de toutes les espèces de grives présentes dans notre zone géographique. En effet, la Grive mauvis présente un très net sourcil blanc-crème qui va de la nuque à la base du bec. Les lores sont noirs et une petite tache claire est présente sous l’œil. Le bec est noir et la base de la mandibule inférieur est jaune. Autre caractéristique bien visible sur ce masque facial : l’espace sous-mustacien, qui borde les joues, est blanc. Mâle et femelle présentent un plumage similaire, il n’y a pas de dimorphisme sexuel.

Le chant de la Grive est très variable selon les individus mais se reconnait à sa structure, des courtes strophes séparées d’une pause de 3 à 6 secondes. Chaque strophe est elle-même composée d’une partie sonore « truui truui truui » suivie d’un gazouillis grinçant. En dehors de la période de reproduction, les mâles s’expriment à gorge déployée en halte migratoire, lorsque les grives mauvis se rassemblent en bandes.

En quelques chiffres :

  • Taille: 24cm
  • Envergure: 33 à 34cm
  • Poids: 55 à 75g
  • Longévité (théorique) : 19 ans

Où observer la Grive mauvis ?

On rencontre la Grive mauvis sur un territoire particulièrement large : elle se reproduit dans le nord de l’Europe et en Sibérie orientale, en Scandinavie jusqu’en Islande et au sud de l’Ecosse à l’ouest. La Grive mauvis est migratrice, presque toute la population quitte ses zones de reproduction devenues inhospitalières juste avant l’hiver et descend vers le sud-ouest de l’Europe où on peut l’observer d’octobre à avril.

Ses habitats de prédilection

Dans le nord de l’Europe, sur ses zones de reproduction, la Grive mauvis est un oiseau typique des forêts de conifères, des bois de bouleaux, des saules…Plus au sud, elle peut également s’installer près de rives de cours d’eau. En hiver, elle n’est guère difficile et fréquente les boisements disponibles, les espaces délimités par des haies, des terrains agricoles, des pâtures. Si le froid se fait plus mordant, elle s’aventure jusque dans les jardins urbains pour trouver de la nourriture.

Au menu de la Grive mauvis

La Grive mauvis, un turdidé que l'on peut observer en hiver, sujet du nouvel article du bird-blog d'une histoire de plumes

Comme tout bon turdidé qui se respecte, la Grive mauvis a un régime à la fois insectivore et frugivore. Ainsi, elle se délecte de fourmis, de coléoptères, de mouches, de sauterelles, d’araignées, de petits escargots, de limaces et de vers de terre. Elle passe donc une bonne partie de son temps au sol à la recherche de toutes ses petites proies.

Lorsqu’elle n’est pas à terre, elle parcourt arbres fruitiers, haies et buissons à la recherche de baies : ronciers, aubépines, houx, lierres, fraisiers sauvages, poiriers, oliviers…

Le temps des amours

La Grive mauvis, un turdidé que l'on peut observer en hiver, sujet du nouvel article du bird-blog d'une histoire de plumes

La Grive mauvis atteint sa maturité sexuelle à l’âge d’un an. Elle se reproduit à partir du mois de mai et s’occupe de ses petits jusqu’à la mi-juillet. Le nid est alors installé au sol ou à faible hauteur, dans de petits arbustes ligneux. Généralement, seule la femelle couve les œufs, entre 4 et 6, durant une quinzaine de jours. Les poussins sont nidicoles, ils sont totalement dépendants de leurs parents à l’éclosion. Ils resteront au nid une quinzaine de jours avant de s’envoler. Toutefois, ils resteront dans l’environnement proche de leurs parents encore deux semaines, notamment pour la recherche de nourriture, avant de s’en émanciper totalement. En une saison de reproduction, un couple fera très souvent deux couvées, sauf dans les régions les plus nordiques.

En dehors de la saison de reproduction, la Grive mauvis est un oiseau grégaire, qui aime la compagnie d’individus de son espèce ou d’autres espèces de grives, notamment lors de la migration. Durant cette période, les grives mauvis se rassemblent en de larges bandes d’une centaine d’individus. Arrivées sur leur site d’hivernage, elles se forment alors de plus petits groupes.

Un hivernant chassé en France (un de plus…)

Dans la longue liste des oiseaux chassables en France, on trouve la Grive mauvis. Et parmi les nombreuses techniques utilisées pour tuer cet oiseau, on trouve la tendelle, évoquée dans l’article « Focus sur les chasses traditionnelles« . La tendelle est un système objectivement archaïque et particulièrement cruel pour tuer un animal puisqu’il s’agit ni plus ni moins que de l’écraser avec une pierre. Vous prenez une grosse pierre plate, maintenue soulevée grâce à des brindilles. Attiré par quelques baies, l’oiseau fait tomber les brindilles et…PAF la grive.

la chasse à la tendelle, une des chasses traditionnelles évoquées dans le nouvel article du Bird-Blog d'une histoire de plumes

Autre système, non moins cruel que la tendelle, toujours utilisé dans les Ardennes : la tenderie. Il s’agit de capturer l’oiseau au moyen de lacets en crin de cheval, système installé au niveau d’une branche ou au sol.

la tenderie aux grives, une des chasses traditionnelles évoquées dans le nouvel article d'une histoire de plumes

Voilà voilà…

Je vous fais grâce de toutes les autres chasses traditionnelles utilisées pour tuer les grives, telles que la glu, dont on a entendu parler dans les médias l’année dernière. Ce ne sont pas les techniques les plus courantes, la plupart des chasseurs préférant les tirer au vol, à la passée ou « au cul levé », c’est-à-dire lors de l’envol de l’oiseau (oui, nos amis chasseurs sont des poètes).

Et c’est tout pour aujourd’hui ! Vous avez des questions ? Une petite envie de papoter d’oiseaux ? Une idée de sujet, d’une thématique que vous souhaiteriez que j’aborde dans un article ? Retrouvez-moi sur FacebookTwitterInstagramPinterest et LinkedIn

Sources et recommandations :

Une histoire de plumes

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