5 actions pour aider les oiseaux

par | Avr 15, 2019 | Agir | 0 commentaires

Cette semaine, le Bird-Blog s’intéresse à 5 actions pour aider les oiseaux au quotidien. C’est parti !

Pourquoi aider les oiseaux ?

Je vous en avais parlé dans l’article « Comment aider les oiseaux pendant l’hiver ? » : nous savons aujourd’hui que les espèces d’oiseaux communs sont menacées. La dernière étude menée conjointement par le CNRS et le Muséum National d’Histoire Naturelle a montré que les populations d’oiseaux des champs ont été réduites d’un tiers en quinze ans.

Perdrix grises, fauvettes grisettes, bruants ortolans (Lire l’article « Focus sur…Le bruant ortolan« ), alouettes : les champs deviennent de plus en plus silencieux avec la disparition de ces espèces autrefois communes. Ainsi, 50% des alouettes des champs, 68% des pipits farlouses et 90% des perdrix grises ont tout simplement disparu. Bien que particulièrement menacée, l’alouette des champs est toujours chassée, sous prétexte de « chasse traditionnelle » (Lire l’article « Focus sur…les chasses traditionnelles« ).

Tout comme les oiseaux des champs, hirondelles et martinets sont de moins en moins présents dans nos cieux. Ainsi, la dégradation de leurs habitats, la chute dramatique des populations d’insectes, l’absence d’anfractuosités leur permettant de nicher (rénovation de bâtiments) impactent gravement leurs populations.

Les oiseaux des villes ne sont pas épargnés. Ainsi, on note une diminution de la présence des moineaux domestiques partout en Europe : 62% en 30 ans en Grande-Bretagne, 50% en 30 ans à Hambourg, 60% en 20 ans à Prague, 60% en 25 ans en Finlande. Le Centre Ornithologique Ile-de-France et la Ligue pour la Protection des Oiseaux ont lancé une enquête en 2003 : entre 2003 et 2016, la chute des effectifs dans Paris était de l’ordre de 73%. Autrement dit, trois moineaux sur quatre ont disparu du paysage parisien en 13 ans ! Les populations du Moineau friquet, proche cousin du Moineau domestique mais plus rural, connaissent une trajectoire encore plus brutale: une chute de 80 à 95% entre 1970 et 2000.

De manière globale, les populations d’oiseaux dans le monde sont en chute libre. Entre 2008 et 2016, la mise à jour de la liste rouge des espèces menacées de l’IUCN montre que la situation s’est aggravée pour 48 des 284 espèces menacées en France. On sait aujourd’hui que la dégradation des populations d’oiseaux s’est accélérée ces dernières années.

Autant de faits étayés par des études scientifiques qui nous montrent que la biodiversité qui nous entoure est gravement menacée et impactée par nos modes de vie. Voici donc quelques actions simples à mettre en place tout au long de l’année afin d’aider les oiseaux, maillons indispensables de nos écosystèmes !

Un jardin oasis

Le saviez-vous ? La superficie cumulée de nos jardins est supérieure à celle de l’ensemble des réserves naturelles de France ! L’action la plus importante et la plus facile à mettre en place est donc de préserver son jardin et d’en faire une zone-refuge pour la biodiversité.

Comment ? Tout d’abord en intervenant le moins possible. Il peut être tentant de vouloir un jardin le plus « propre » possible mais c’est le plus souvent néfaste pour les oiseaux et les insectes. Laissez la pelouse s’ensauvager: pissenlits, ombellifères, chardons et graminées feront le bonheur des chardonnerets et autres granivores.

Ne ramassez pas les feuilles mortes : les merles et les grives adorent y fouiner afin de débusquer insectes et vers de terre. Vous pouvez également laisser quelques pommes à leur intention.

Question plantations, privilégiez les plantes mellifères qui attireront les insectes.

Préserver les haies

Les haies sont des atouts indispensables dans un jardin pour les oiseaux. Les fruits et les baies sont essentielles pour les oiseaux migrateurs en automne. Or, bien trop souvent, une obsession du « propre » s’empare des jardiniers chaque année. Toutes les branches porteuses de fleurs sont taillées manu militari.

La taille des haies ne devrait se faire que tous les trois ans et de façon alternée (pas toutes les haies d’un territoire dans la même période). Dans votre jardin, privilégiez une haie adaptée à la faune sauvage locale avec des essences de votre région. Sureau noir, aubépine, houx, noisetier…Le choix est vaste!

Installer une haie est une excellente manière d’offrir le gîte et le couvert aux oiseaux. En effet, une fois le printemps venu, des espèces comme le Rossignol ou le Troglodyte mignon y construiront avec bonheur leur nid.

Autre façon originale de donner un coup de pouce: pourquoi ne pas installer un bac de boue pour aider les hirondelles ? Ainsi, une étude menée à Bruxelles a déterminé que 75% des hirondelles y avaient disparu en 15 ans, et ce principalement en raison du manque de boue. Dans votre jardin ou votre balcon, déposez un bac rempli de boue que vous pourrez humidifier régulièrement. Les hirondelles pourront y collecter ce précieux matériau pour construire et consolider leurs nids.

Le gîte et le couvert

Plusieurs articles du Bird-Blog ont détaillé comment et pourquoi apporter de la nourriture aux oiseaux :

Concernant le gîte, vous pouvez construire un nichoir vous-même (il est aisé de trouver des plans gratuitement sur internet) ou l’acheter dans le commerce. En l’achetant dans la boutique d’une association de protection de l’environnement, vous aidez les oiseaux tout en soutenant le travail de l’association ! Il existe différents types de nichoirs: choisissez un nichoir adapté aux espèces qui fréquentent le plus votre jardin/balcon. Installez-le hors période de reproduction et en hauteur, à l’abri des prédateurs.

Si vous avez chez vous un chien et/ou un chat, profitez de sa période de mue, généralement au début du printemps, pour récupérer les poils et les accrocher à un buisson. Les oiseaux pourront alors s’en servir afin d’en garnir leurs nids !

Tout comme les mangeoires, il est essentiel d’entretenir les nichoirs afin d’éviter la propagation de maladies au sein des populations d’oiseaux des jardins. Nettoyez les nichoirs à l’automne, lorsque la saison de reproduction est terminée et que les nichoirs ne servent pas encore d’abri aux oiseaux lors de vagues de froid.

Neutraliser les prédateurs

L’un des principaux dangers des oiseaux des jardin: le chat ! (Lire l’article « Felis catus, le tueur aux pattes de velours« ). En 2013, une étude américaine publiée dans la revue scientifique « Nature » a révélé que les chats américains tuent entre 1.4 et 3.7 milliards d’oiseaux chaque année !

Concernant la France, des études similaires ont montré que les oiseaux représentaient 23% de leurs proies. Mésanges, merle noir, rougequeue noir et accenteur mouchet, espèces qui se nourrissent au sol, font partie des victimes principales.

Quelques précautions s’imposent donc lorsqu’on est propriétaire d’un chat :

  • Gardez votre chat à l’intérieur de votre maison le matin et à la tombée du jour, périodes où les oiseaux sont les plus vulnérables.
  • Une clochette au collier peut être un bon moyen d’avertir les oiseaux de sa présence.
  • Installer des ceintures hérissées de piquants (système « stop-minou« ) au niveau des troncs d’arbres où sont installés des nichoirs empêchera les chats d’y monter.
  • Plus originale: une collerette multicolore en tissu a été mise au point suite à une étude scientifique américaine. Les oiseaux ont un système de vision performant qui leur permet de repérer aisément les couleurs.

Attention aux pièges !

Nos maisons peuvent se révéler de véritables pièges pour les oiseaux. Par exemple, les oiseaux ne perçoivent pas les vitres comme un obstacle mais comme un élément du paysage. Ils peuvent également défendre leurs territoires et attaquer le « concurrent » qu’ils pensent percevoir. Chaque année, des milliers d’oiseaux meurent suite à des impacts contre des vitres et des façades vitrées. Pour éviter cela, il est possible de coller sur les vitres des stickers qui leur permettront de repérer les vitres.

Préserver la biodiversité, ce n’est donc pas si compliqué ! Mais c’est surtout essentiel pour aider, à une échelle individuelle, à enrayer la dégradation des populations d’oiseaux et de la biodiversité de manière générale. On sait aujourd’hui de façon certaine que nos modes de vie impactent négativement et de façon durable la faune qui nous entoure. Il en va donc de notre responsabilité de travailler à sa restauration.

Et c’est tout pour aujourd’hui ! Vous avez des questions ? Une petite envie de papoter d’oiseaux ? Une idée de sujet, d’une thématique que vous souhaiteriez que j’aborde dans un article ? Retrouvez-moi sur FacebookTwitterInstagramPinterest et LinkedIn

Sources et recommandations :