Le printemps, période sensible pour les oiseaux !

par | Avr 25, 2022 | Agir | 0 commentaires

Le printemps est revenu et avec lui, bon nombre d’oiseaux, migrateurs ou sédentaires, entament les préparatifs pour une période hautement sensible : la reproduction.

Si ce moment de leur cycle de vie est une étape délicate, c’est parce que les oiseaux doivent cumuler beaucoup d’activités énergivores en peu de temps. En quelques semaines, mâle et femelle doivent :

  • s’approprier un territoire et le défendre activement,
  • séduire un partenaire et consolider sans cesse ses liens avec lui,
  • construire ou renforcer un nid,
  • pondre, couver, nourrir les petits,
  • défendre sa couvée,
  • accompagner les juvéniles lors de leur émancipation,
  • se lancer potentiellement dans une seconde nichée…

Le tout en tachant de survivre, ce qui nécessite d’avoir suffisamment de nourriture et d’échapper aux prédateurs! En bref, si nous nous réjouissons de l’arrivée du printemps pour les jours de farniente qu’il promet, pour les oiseaux, c’est une période chargée qui s’engage.

C’est pourquoi il est essentiel de veiller sur les visiteurs ailés de nos jardins (et autres milieux) en limitant au maximum le dérangement durant ce moment sensible. Afin de favoriser une cohabitation sereine avec les oiseaux, voici quelques conseils pratiques à mettre en place durant le printemps !

Dans le jardin

Le printemps, une période sensible pour les oiseaux, le nouvel article du Bird-Blog d'Une histoire de plumes

Première étape pour accueillir les oiseaux dans votre jardin ou à votre balcon : on supprime progressivement les points de nourrissage. S’ils représentent une aide précieuse lors des rigoureuses journées d’hiver, ils perturbent le comportement naturel des oiseaux, risquent de créer une dépendance et favorisent les espèces les moins farouches. Aussi, au printemps, il est important pour les oiseaux de retrouver des comportements propres à leurs espèces, notamment en ce qui concerne la recherche de nourriture. De plus, lors de cette période sensible particulièrement énergivore, les oiseaux ont besoin d’un apport riche en protéines. Et seule une chasse efficace d’insectes est susceptible de leur apporter ces indispensables macro-nutriments !

Si l’on supprime progressivement mangeoires et autres boules de graisse, il est intéressant d’installer, si ce n’est fait, une ou plusieurs coupelles d’eau. Ce type de dispositif est doublement intéressant : il offre un point d’eau aux oiseaux et vous permet de les observer facilement. En revanche, sa présence est pertinente uniquement si vous en changez l’eau chaque jour afin d’éviter la propagation de maladies.

L’installation d’un hôtel à insectes peut s’avérer pertinente afin d’assurer une ressource alimentaire suffisante et de qualité pour les oiseaux. Attention toutefois : en favorisant certaines espèces et en entraînant un phénomène de compétition, l’hôtel à insectes peut être contre-productif s’il est mal installé et si la diversité floristique de votre jardin est faible.

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L’action la plus importante et la plus facile à mettre en place en faveur des insectes, et donc des oiseaux, reste de préserver son jardin en intervenant le moins possible (en tout cas, sur certaines zones).

  • Laissez la pelouse s’ensauvager en permettant aux pissenlits, ombellifères, chardons et autres graminées de se développer.

  • Evitez de ramasser les feuilles mortes : les merles et les grives adorent y fouiner afin de débusquer insectes et vers de terre.
  • Pour vos plantations, privilégiez les espèces locales et les plantes mellifères qui attireront les insectes. Les plantes riches en nectar sont bien plus efficaces pour attirer les insectes que les hôtels à insectes !

Pour d’autres conseils sur la thématique « oiseaux et jardin », retrouvez l’article « 5 actions pour aider les oiseaux » (clic-clic sur la vignette ci-dessous) :

Le Bird-Blog d'une histoire de plumes vous indique 5 actions pour aider les oiseaux

A la plage

Avec les beaux jours arrivent les envies de promenades au grand air et, pour les plus chanceux, de balades en bord de mer. Si la plage en elle-même peut sembler, de prime abord, être un milieu peu riche de vie, elle est en réalité un espace privilégié par de nombreuses espèces dans leur cycle de vie. Elles y trouvent des zones de refuge et d’alimentation indispensables à leur survie. Problème : le dérangement répété provoqué par nos diverses activités impacte durablement la bonne santé de leurs populations.

En ce qui concerne les oiseaux nicheurs sur les plages, le dérangement est l’une des causes majeurs de l’échec des couvées. Ces oiseaux ne construisent pas de nid élaboré mais se contentent bien souvent d’une simple dépression…dans le sol. Ils sont donc à la merci des prédateurs. C’est pour cette raison que leurs œufs présentent une couleur et des motifs permettant de les confondre avec le substrat. Inconvénient de l’ingénieux stratagème : l’humain ne les voit pas toujours au moment d’installer sa serviette.

Le printemps, une période sensible pour les oiseaux, le nouvel article du Bird-Blog d'Une histoire de plumes

Gravelot à collier interrompu et son poussin

Char à voile, cerf-volant, kite-surf, balade avec son chien…Quelque soit l’activité que vous souhaitez pratiquer sur une plage, elle doit se faire en harmonie avec le milieu et ses habitants.

Lors de votre promenade, pensez à éviter absolument le haut de plage et sa végétation en période de reproduction, restez toujours en bas de plage, à la limite de l’eau. Les oiseaux nicheurs et leurs poussins trouvent refuge dans la végétation, il est indispensable d’éviter tout risque de dérangement.

Pour apprendre à adopter un comportement responsable lors d’une balade à la plage, retrouvez l’article « Balade à la plage : attention, danger ! » (clic-clic sur la vignette ci-dessous) :

Balade à la plage: attention danger le nouvel article du Bird-Blog d'Une histoire de plumes

A la campagne et en forêt

Si, comme à la plage, toutes nos activités ont un impact sur la biodiversité des forêts et des milieux ouverts, nous allons ici nous intéresser plus particulièrement au comportement de nos chiens et à l’attitude à adopter en tant que propriétaire.

Car si l’impact des chats sur la biodiversité commence à être connu, on parle un peu moins le dérangement provoqué par nos chiens. Pourtant, le simple fait de promener son chien quotidiennement n’est pas sans conséquences sur les espèces sauvages. Et c’est d’autant plus dommage de ne pas évoquer cette question qu’il s’agit d’une problématique à laquelle il est facile d’apporter des solutions.

Tout d’abord, petit rappel concernant la législation en vigueur. Du 15 avril au 30 juin de chaque année, un arrêté ministériel impose aux propriétaires de tenir leurs chiens en laisse en dehors des allées forestières. En cas de non-respect, le contrevenant encourt une amende pouvant aller jusqu’à 750€.

La raison est simple : durant cette période, bon nombre de mammifères et d’oiseaux sont en pleine période de reproduction. Le moindre dérangement est préjudiciable. Si votre chien a un rappel im-pecc-able ou s’il marche à vos côtés (et que le règlement du site autorise les chiens en liberté), pas de souci. A vous de gérer votre chien et d’anticiper au cas où il sortirait du sentier. Dans le cas contraire (ou si vous souhaitez vous balader l’esprit tranquille), la longe s’impose !

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Le printemps est là, la longe est de sortie pour les chiens un peu trop curieux !

Mais que désigne le terme d’ « allée forestière » ? Comme le précise l’Office National des Forêts, « L’allée forestière se comprend au sens large comme les routes, chemins ou sentiers forestiers, notamment les GR, mais aussi tous les chemins de promenade. En revanche, les cloisonnements forestiers, les pare-feu et les limites de parcelles ne sont pas considérés comme des chemins.« .

En évitant ces zones sensibles, nous assurons un minimum de tranquillité à toutes les espèces dont les petits grandissent au sol, mammifères comme oiseaux. Même si votre chien ne blesse pas le juvénile, le stress provoqué par une rencontre inattendue peut être fatale. Effrayés, les adultes peuvent soudainement abandonner leur(s) petit(s), dont les chances de survie seraient alors quasi-nulles.

A nous, propriétaires de chiens, de nous adapter afin de trouver le meilleur endroit de balade possible et, le temps du printemps, d’éviter tout dérangement intempestif.

Pour d’autres conseils (testés et approuvés!) pour être un propriétaire de chien responsable, retrouvez l’article « 5 astuces pour limiter l’impact de son chien sur la biodiversité » (clic-clic sur la vignette ci-dessous) :

5 astuces pour limiter l'impact de son chien sur la biodiversité, le nouvel article du bird-blog d'une histoire de plumes

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Sources et recommandations :