Une histoire d’Oiseaux: les Alcidés

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Aujourd’hui, dans un nouveau numéro d’Une histoire d’Oiseaux, intéressons-nous à une famille d’oiseaux dont certains membres sont bien connus: les Alcidés. 

« Oui, c’est pour ? Une interview ? Un portrait ? Attendez, je me fais beau ! »

Un peu de classification

Regardons un peu plus en détail la famille des Alcidés : elle est composée de 10 genres, 25 espèces au total. Elle fait partie du vaste Ordre des Charadriiformes, qui comprend notamment la famille des Charadriidés, ou famille des limicoles que l’on avait vu plus en détail dans notre article Une histoire d’Oiseaux: les limicoles.

Parmi les oiseaux les plus connus de la famille des Alcidés, on trouve :

Attention : bien qu’étant de petits oiseaux marins, les Alcidés ne comptent pas dans leurs rangs les manchots, qui appartiennent eux à la famille des Spheniscidés (Lire l’article « Si ce n’est toi…Ces oiseaux que l’on confond« )

Où voir des Alcidés ?

Les Alcidés sont des oiseaux marins pélagiques qui, contrairement aux Spheniscidés, sont aptes au vol. Ils se propulsent sous l’eau à l’aide de leurs ailes. Leur anatomie est particulièrement adaptée à la nage: corps trapu, queue courte, pattes implantées vers l’arrière et pieds palmés. Ces pattes placées en arrière leur donne d’ailleurs une allure maladroite et un peu raide une fois au sol.

Ces oiseaux sont exclusivement marins, répartis sur tous les océans de l’Hémisphère Nord (contrairement aux Spheniscidés, présents dans l’Hémisphère Sud), de l’est du Canada à l’Atlantique Nord et l’est de l’Océan Arctique jusqu’à la Mer de Bering et au nord du Pacifique.

Leur habitat de prédilection

Si les Alcidés vivent dans les eaux froides de l’hémisphère Nord la majeure partie de l’année, ils rejoignent cependant le littoral pour nicher, le plus souvent en colonies sur des îles rocheuses. Certains Alcidés forment des colonies très denses. D’autres en revanche ne sont pas coloniaux et peuvent même rentrer à l’intérieur des terres pour nicher. 

En France, nous pouvons observer le Macareux moine ainsi que le Guillemot de Troïl sur les côtes bretonnes lors de leur nidification.

À table !

En parfaits oiseaux marins, les Alcidés se nourrissent de poissons qu’ils poursuivent grâce à une nage agile: capelans, lançons, harengs et autres sprats. Si la majorité des Alcidés porte un seul poisson dans leur bec à chaque prise, les macareux et les pingouins torda sont capables de réaliser de fabuleuses brochettes de poissons dans leurs becs !

« Ah mais oui, c’est une technique très efficace ! »

Quelques exemples d’Alcidés

  • Le Macareux moine

le macareux moine, un alcidé présenté dans notre article du Bird-Blog d'une histoire de plumes

Figure emblématique de la famille des Alcidés dont il est un des représentants les plus connus, le Macareux moine est difficile à confondre avec un autre oiseau !

Le corps est plutôt rond, le dos, le cou et la nuque sont de couleur noire, contrastant ainsi avec le blanc du dessous du corps. Les pattes sont quant à elle orange vif. Le bec est particulièrement impressionnant, triangulaire et constitué de couches cornées colorées successives. Attention cependant : cette allure caractéristique correspond au plumage nuptial. En effet, en dehors de la période de reproduction, l’allure du Macareux se modifie. Il perd les plaques cornées si colorées du bec (il devient plus petit et plus gris), la face devient grisâtre, tout comme l’abdomen. De plus, pattes et doigts deviennent jaunâtres.

Concernant son régime alimentaire, le Macareux moine est essentiellement piscivore: il peut porter jusqu’à 30 petits poissons simultanément dans son bec ! Il apprécie également les crustacés et les mollusques.

Le Macareux moine est très grégaire en été et vit en colonies. Il niche sur les pentes herbeuses et les falaises. On retrouve les populations les plus importantes en Islande, en Irlande, en Ecosse, en Scandinavie…En France, la population nicheuse est relictuelle: 240 à 280 couples aujourd’hui contre 10.000 couples en 1950.

  • Le Pingouin torda

Le pingouin torda, un alcidé présenté dans notre article du Bird-Blog d'une histoire de plumes

Comme une grande majorité d’Alcidés, le Pingouin torda se reconnait par un aspect petit et rondouillard et un contraste de son plumage noir/blanc. En plumage nuptial, la tête et le cou sont bien noirs. Il présente un fin trait blanc allant du bec à l’oeil (ce qui permet de le distinguer du Guillemot de Troïl). Une ligne blanche traverse également le bec.

A l’instar de son cousin le Macareux, le Pingouin torda se délecte de poissons qu’il pêche avec ses congénères, ainsi que de petits mollusques et crustacés. 

Le Pingouin torda est un oiseau pélagique: une grande partie de son cycle biologique se déroule en haute mer. Il est grégaire en hiver mais niche en colonies lâches, voire en couples isolés. Les principales colonies se situent en Grande-Bretagne, en Islande et en Scandinavie. Il reste une toute petite population reproductrice en France, située en Bretagne : 25 couples, alors qu’elle atteignait 600 couples dans les années 60. Il s’agit de l’oiseau marin le plus menacé de France.

  • Le Guillemot de Troïl

Le Guillemot de Troïl, un alcidé présenté dans notre article du Bird-Blog d'une histoire de plumes

Un autre Alcidé observable sur nos côtes lors de la période de reproduction: le Guillemot de Troïl. Il ressemble beaucoup au Pingouin torda qui est cependant plus « rondouillard ». Ce Guillemot est le plus grand des Alcidés que l’on peut observer dans notre pays.

Ce pêcheur efficace ne peut transporter dans son bec fin qu’un seul poisson à la fois, contrairement à ses cousins Macareux et Pingouin torda. Ses proies préférées : hareng, morue, maquereau ou encore merlan. Il pêche avec de larges troupes de ses congénères.

Le Guillemot de Troïl niche également en vastes colonies. On peut l’observer nicher en France: environ 250 couples se reproduisent en Bretagne. Cette population est malheureusement en déclin. En cause: les captures accidentelles dans les filets de pêche, les pollutions aux hydrocarbures lors notamment des dégazages et la prédation exercée par d’autres oiseaux sur les petits.

  • Le Mergule nain

Le Mergule nain, un alcidé présenté dans notre article du Bird-Blog d'une histoire de plumes

A l’inverse du Guillemot de Troïl : le Mergule nain ! Qui, comme son nom l’indique, est le plus petit des Alcidés de l’Atlantique Nord: une taille de 19cm pour un poids d’environ 150g ! Comme ses cousins, son plumage est contrasté de blanc et de noir. Ses ailes très courtes lui sont fort utiles pour nager mais il est moins à l’aise pour voler. Il doit compenser cet inconvénient en battant des ailes très vite.

Oiseau marin par excellence, il doit revenir sur la terre ferme pour nicher. Il se reproduit au Groenland, en Islande ou encore sur les côtes la mer de Baffin. Il choisit des éboulis ou des pentes escarpées des côtes arctiques. La femelle ne déposera qu’un seul œuf, au milieu des cailloux.

Il se nourrit de zooplancton et de petits crustacés ainsi que de petits invertébrés et des petits poissons.

  • La Starique cristatelle

La starique cristatelle, un alcidé présenté dans notre article du Bird-Blog d'une histoire de plumes

Et terminons par un Alcidé vraiment exotique : une Starique! La Starique cristatelle, plus précisément. Il existe dans la famille des Alcidés  5 espèces de Stariques. 

La Starique cristatelle est un peu plus grande que le Mergule nain: une taille comprise entre 20 et 23cm pour un poids pouvant aller jusqu’à 250g.

On ne peut observer la Starique cristatelle en France : cet oiseau se rencontre dans le nord-ouest du Pacifique, plus précisément sur les îles et les zones côtières de la Mer de Béring et du Pacifique Nord.

Son plumage nuptial se caractérise, chez les deux sexes, par une crête de plumes recourbée vers l’avant. Les partenaires se choisissent en fonction de la longueur de ces plumes.

La Starique cristatelle niche en de vastes colonies pouvant atteindre plusieurs milliers d’individus. La femelle, comme chez beaucoup d’Alcidés, ne pond qu’un seul œuf. Les parents vont nourrir le poussin en faisant une provision de plancton qu’ils placent dans une petite bourse située sous leur langue.

Et c’est tout pour aujourd’hui ! Vous avez des questions ? Une petite envie de papoter d’oiseaux ? Une idée de sujet, d’une thématique que vous souhaiteriez que j’aborde dans un article ? Retrouvez-moi sur FacebookTwitterInstagramPinterest et LinkedIn.

Sources et recommandations :

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