Une histoire d’Oiseaux : les bruants

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Dans ce nouveau numéro d’Une histoire d’Oiseaux, intéressons-nous à une famille de passereaux assez proches des fringilles mais moins connue (à l’exception d’une espèce) : les Embérizidés, c’est-à-dire les bruants !

Un peu de classification

le bruant des roseaux, sujet du nouvel article du bird-blog d'une histoire de plumes sur les bruantsUn Bruant des roseaux mâle en plumage nuptial

Les Embérizidés, famille d’oiseaux au nom bien compliqué, regroupe 44 espèces. Parmi leurs points communs : une taille proche de celle des moineaux, un plumage à dominantes brune, jaune et noir, et surtout un bec puissant et conique. Cette forme de bec est caractéristique des granivores, comme nous l’avions évoqué chez les fringilles. De prime abord, les bruants semblent d’ailleurs très semblables à la famille des pinsons et des serins. Toutefois, ils s’en distinguent par un comportement de recherche de nourriture bien plus terrestre. Ils parcourent leur zone de recherche par de petits sauts.

En grande majorité, les Embérizidés présentent un dimorphisme sexuel, les mâles étant plus colorés que les femelles. Autre critère commun aux bruants, qu’il est possible d’observer lorsque l’oiseau chante : la mandibule inférieure est comme « bombée », ce qui permet certainement à l’oiseau d’écraser les graines de manière plus efficace. Lorsque le bec est fermé, les commissures sont incurvées vers le bas, près des yeux. Les mandibules apparaissent alors clairement de taille inégale.

le bruant des roseaux, sujet du nouvel article du bird-blog d'une histoire de plumes sur les bruants

Où voir des bruants ?

En terme d’habitats, les bruants ont tendance à privilégier les milieux ouverts et semi-ouverts, qui leur garantissent un accès aisé au sol et ses ressources alimentaires. Ils apprécient la présence de ligneux où ils peuvent trouver refuge et installer leur nid en période de reproduction. Selon les espèces, on pourra trouver des bruants en milieu humide (comme le Bruant des roseaux) et en milieu sec, tel que le Bruant jaune.

A table !

le bruant des roseaux, sujet du nouvel article du bird-blog d'une histoire de plumes sur les bruantsMiam miam !

Comme le montre la forme très caractéristique du bec, fort et conique, les bruants sont principalement granivores…mais pas que ! S’ils se délectent de graines diverses (graminées, plantes herbacées, aulnes, épicéas…), riches en lipides, lors de la mauvaise saison, les bruants recherchent les invertébrés en saison de reproduction. Ils pourront ainsi nourrir leurs petits avec des proies riches en protéines. 

 Les bruants en France

  • Le Bruant des roseaux

le bruant des roseaux, sujet du nouvel article du bird-blog d'une histoire de plumes sur les bruants

Le Bruant des roseaux est un « petit » bruant, sa taille variant entre 13.5 et 15.5cm lorsque le Bruant jaune atteint 17cm. Il est lié, comme son nom l’indique, aux zones humides : roselières, jonchaies, broussailles…S’il est migrateur au nord et à l’est de l’Europe, il est sédentaire dans une grande partie de notre pays. Si cette espèce est relativement discrète, il est possible de repérer les mâles lorsqu’ils lancent leur chant en hauteur sur un élément de végétation.

Le saviez-vous ? Chez la femelle du Bruant des roseaux, on observe un comportement étonnant : sa queue est souvent agitée et étalée, permettant de distinguer le blanc des rectrices externes. Cette sorte de « tic » se constate très bien dans la vidéo suivante.

  • Le Bruant jaune

le bruant jaune, sujet du nouvel article du bird-blog d'une histoire de plumes sur les bruants

Le Bruant jaune est un représentant des Embérizidés de grande taille, avec une taille comprise entre 16 et 17cm. Le dimorphisme sexuel est net, le mâle présentant une tête presque toute jaune avec seulement quelques marques sombres sur la calotte et les côtés de la tête. Le plumage de la femelle est moins jaune et plus rayée.

Le Bruant jaune est un oiseau d’espaces ouverts, que l’on observe dans les paysages agricoles, les zones buissonneuses et lisières forestières. Il a besoin de buissons afin d’y construire son nid. En France, l’espèce est sédentaire mais les effectifs peuvent être grossis lors des passages des migrateurs scandinaves.

Le saviez-vous ? Comme bon nombre d’espèces d’oiseaux agricoles, l’espèce est en fort déclin dans notre pays. D’après les chiffres du Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC), les populations ont décliné de 45% en dix ans, du fait notamment de l’intensification des pratiques agricoles.

  • Le Bruant zizi

le bruant zizi, sujet du nouvel article du bird-blog d'une histoire de plumes sur les bruants

Dans de mauvaises conditions d’observation, il est possible de confondre le Bruant zizi avec un Bruant jaune, en particulier chez les femelles. Il est toutefois un peu plus petit et son bec est en proportion un peu plus gros et la queue plus courte. En plumage nuptial, le mâle ne peut être confondu avec son cousin, par l’apparition d’un plumage noir sur la gorge et le trait sourcilier et d’une bande pectorale vert-olive.

Le saviez-vous ? Si le Bruant zizi est un adepte des milieux agricoles présentant un nombre non négligeable de buissons et de haies, il est possible de l’observer dans les jardins, en particulier en hiver. Pour augmenter les probabilités de l’accueillir en période de reproduction, évitez de tailler la végétation au pied des haies. Il aime en effet établir son nid assez bas dans les buissons !

  • Le Bruant proyer

le bruant proyer, sujet du nouvel article du bird-blog d'une histoire de plumes sur les bruants

Un bruant qui se distingue de ses congénères précédemment présentés par son plumage moins flamboyant, plus discret. Ainsi, il présente une teinte générale d’un gris-brun strié sur le dessus, blanc chamois en dessous. Autre critère distinctif : il est de grande taille, entre 16 et jusqu’à 19cm. C’est tout simplement le plus grand des bruants de l’Ancien Monde !

Le Bruant proyer est une espèce caractéristique des milieux semi-ouverts présentant une mosaïque d’habitats. Il apprécie particulièrement de trouver sur son territoire des postes en hauteur pour lancer son chant. Lors de cette période de reproduction, le Bruant proyer se reconnait à son chant mais également à son attitude : il vole d’un poste de chant à un autre en poussant des cris, les pattes pendantes. 

Le saviez-vous ? Le Bruant proyer est en forte régression dans une large partie de son aire de répartition, là encore du fait de l’intensification des pratiques agricoles et de l’utilisation accrue des pesticides.

L’oiseau et la loi : le Bruant ortolan

le bruant ortolan, sujet du nouvel article du bird-blog d'une histoire de plumes sur les bruants

En France, nous connaissons bien (pas toujours pour les bonnes raisons) le Bruant ortolan, couramment appelé “ortolan” dans les médias.

D’une taille comprise entre 15 et 16.5cm, le mâle en plumage nuptial se distingue par une gorge et des moustaches  de couleur jaune. Lorsque le temps est venu, le Bruant ortolan, migrateur au long cours, s’envole vers ses zones d’hivernage en Afrique subsaharienne. Il reviendra sous nos latitudes vers le mois d’avril. 

Alors qu’en France, sa population nicheuse connait une chute de 57% depuis 2001 (-88% des effectifs nicheurs depuis les années 80 à l’échelle européenne, les bruants ortolans ont longtemps été chassés dans le sud-ouest de la France, grâce à des matoles. Malgré son statut protégé par la loi depuis 1979, une tolérance a longtemps été de mise dans les Landes.

Après plusieurs décennies de combat contre le braconnage et le trafic de ces oiseaux menacés, la LPO a fini par obtenir la reconnaissance de la justice et plusieurs procès ont dernièrement abouti à la condamnation de plusieurs braconniers. En espérant que cet exemple serve la cause des oiseaux encore braconnés en France sous couvert de “traditions”…

C’est tout pour aujourd’hui ! Et pour en savoir plus sur le braconnage des bruants ortolans en France, retrouvez l’épisode de « Focus sur… » qui est consacré à ce sujet en cliquant sur la vignette ci-dessous.

Focus sur le braconnage du bruant ortolan

Ainsi que l’article « Le braconnage en France accélère la disparition de l’ortolan« .

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Sources et recommandations :

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