Vrai ou faux : les plumes des oiseaux

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Grâce à un « Vrai ou faux », retour sur un élément anatomique unique dans l’histoire de l’évolution et indispensable aux oiseaux : les plumes !

Les oiseaux possèdent des plumes sur l’ensemble du corps

FAUX !

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, à l’exception de certaines espèces comme les manchots, les oiseaux n’ont pas des plumes sur tout le corps mais uniquement sur certaines zones, appelées les ptérylies. Les zones sans plumes sont, quand à elles, dénommées les aptéries.

La localisation et l’étendue des ptérylies sont propres à chaque espèce, codées dans le patrimoine génétique des oiseaux. Chez la majorité des espèces, les ailes sont couvertes de ptérylies.

Toutes les plumes ont le même rôle

FAUX !

Les oiseaux ont plusieurs types de plumes sur le corps, en fonction de leur rôle. Ainsi, le duvet est constitué de plumes très fines mais à fonction isolante car elles sont regroupées en nombre.

Les plumes de contour, ou “pennes“, sont beaucoup plus longues et rigides. Elles comprennent les plumes de vol (appelées rémiges), les plumes de la queue (les rectrices) et les plumes du corps (les couvertures). Si la quantité de tectrices peut varier, le nombre de rémiges et de rectrices ne varient généralement pas. Elles s’organisent selon un plan rigoureux qui sera identique pour tous les individus d’une même espèce.

Troisième type de plumes: les filoplumes, semblables à des poils touffus aux extrémités. On ne peut les voir que par une observation très attentive du plumage, parmi les plumes de contour. Si on ne connait précisément leur rôle, on pense qu’elles auraient une fonction sensorielle. Elles pourraient renseigner l’oiseau sur la position des plumes de contour près desquelles elles sont implantées. Cette fonction serait notamment utile lors de la toilette, aidant l’oiseau à correctement repositionner les plumes.

Dernier type de plumes, que l’on ne retrouve pas chez tous les oiseaux : les vibrisses. On peut observer ces longs poils raides le plus souvent autour des yeux mais également autour du bec, comme c’est le cas chez les rapaces nocturnes ou les engoulevents (photo ci-dessous). Elles auraient alors une fonction tactile, notamment lors de la capture de proies.

Le plumage est un outil de communication

VRAI !

Le plumage des oiseaux fait partie de la palette d’outils dont ils disposent pour communiquer avec leurs congénères. Pour s’en rendre compte, il suffit simplement d’observer certaines espèces d’oiseaux des jardins au printemps. Ainsi, le mâle du Pinson des arbres, espèce plutôt commune, revêt un plumage beaucoup plus bariolé qu’en hiver. L’apparition du plumage nuptial chez un individu indique à ses congénères qu’il est sexuellement mature et prêt pour la saison de reproduction.

Le plumage est également un indicateur de l’état émotionnel d’un oiseau : lorsque celui-ci hérisse ses plumes ou les plaquent contre son corps, cela traduit de l’agressivité ou une inquiétude selon les cas. De la même manière, les plumes de la calotte, sur la tête, servent, en fonction qu’elles sont aplaties ou dressées, à communiquer un sentiment à son environnement.

Vrai ou faux : les plumes des oiseaux, le nouvel article du bird-blog d'une histoire de plumes

Les plumes érectiles de la calotte de l’Alouette des champs se dressent très souvent !

Enfin, le plumage est un élément essentiel à la communication lors des parades nuptiales. Nous connaissons tous la spectaculaire parade des paons dont les mâles font vibrer des plumes démesurées dont les ocelles attirent l’attention des femelles. Autre exemple moins connu mais tout aussi étonnant : le Colibri d’Anna, une espèce américaine à la parade singulière. Le mâle effectue d’impressionnants plongeons dans les airs, qu’il oriente afin de paraître sous son meilleur angle. Comme on le voit dans la vidéo ci-dessous, en modifiant l’orientation du plumage de sa tête et de son cou, il en fait varier la couleur par un phénomène d’iridescence. Difficile pour les femelles d’y résister !

Les plumes sont régulièrement changées

VRAI !

Parce qu’un plumage impeccable est indispensable à la survie, chaque oiseau renouvelle ses plumes plusieurs fois par an: on dit qu’il mue. Une plume dont la croissance est terminée est une plume morte. Elle va donc s’user et s’abîmer au cours du temps du fait des frottements.

Le déroulement de cette phase essentielle dans le cycle de vie d’un oiseau est caractéristique d’une espèce, voire de son groupe. Le déroulé précis est déterminé génétiquement. Bien qu’il s’agisse d’un procédé complexe et très énergivore, c’est un rituel immuable et régulier dans la vie des oiseaux. Les mues sont dépendantes de la production d’hormones par l’hypophyse, production principalement déterminée par la durée du jour. Elles ne peuvent en effet pas se dérouler à n’importe quel moment de la vie de l’oiseau, sous peine de menacer sa survie.

Il existe plusieurs stratégies concernant le processus de la mue, stratégies correspondant au mode de vie des oiseaux. Ainsi, les espèces aquatiques (Anatidés, grèbes, grues, râles…) perdent toutes leurs plumes de vol en même temps. Incapables de voler et donc très vulnérables, ils se rassemblent alors sur des plans d’eau tranquilles pour mieux faire face à d’éventuels prédateurs. Sur la photo ci-dessus, le mâle du Canard colvert perd ses couleurs voyantes de son plumage nuptial et adopte une tenue bien plus discrète, dite « plumage d’éclipse ».

A l’inverse, les rapaces ne peuvent se permettre de longues périodes sans voler : ils ont besoin d’aller chasser pour se nourrir. Leurs plumes de vol vont alors tomber selon une séquence très précise. Généralement, la mue s’effectue de l’intérieur vers l’extérieur, les rémiges primaires étant remplacées, une à une, en premier jusqu’aux rémiges primaires distales. Ce mode de fonctionnement assure que chaque plume pousse à l’abri d’une non-muée : ainsi, l’aile est certes “trouée” mais le vol est encore possible.

Et c’est tout pour aujourd’hui ! Vous avez des questions ? Une petite envie de papoter d’oiseaux ? Une idée de sujet, d’une thématique que vous souhaiteriez que j’aborde dans un article ? 

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Sources et recommandations :

Une histoire de plumes

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