5 idées reçues sur les oiseaux

par | Mai 9, 2022 | Comprendre | 0 commentaires

Les oiseaux sont au cœur d’histoires et de légendes variées qui ont donné lieu à de nombreuses idées reçues dans l’imaginaire collectif. Petit tour d’horizon d’idées reçues qui ont la vie dure et les explications associées !

Les oiseaux sont fidèles

L’une des idées reçues les plus tenaces dans l’esprit collectif, en particulier lorsque sont évoquées des espèces telles que le Cygne tuberculé ou la Cigogne blanche. En réalité, la monogamie comme nous l’entendons n’a que peu d’intérêts en milieu naturel. Ce concept, empreint de morale, signifie qu’un mâle et une femelle partageraient leur bagage génétique de manière exclusive durant toute leur vie. Or, la nature n’a que faire de la morale et seule compte la transmission des gènes. Et quoi de mieux pour favoriser l’apparition de caractères favorables à la survie de l’espèce qu’une diversité de bagages génétiques ? De manière générale, la monogamie n’est donc pas un comportement pertinent pour la reproduction des espèces et les oiseaux n’échappent pas à cette règle.

On rencontre ainsi chez les oiseaux une palette de configurations, en fonction du mode de vie de l’espèce et de sa durée de vie. Intéressons-nous à deux exemples extrêmes.

Le Troglodyte mignon, minuscule passereau de nos jardins, est bien connu pour ses mœurs polygames. Prévoyant, le mâle construit au printemps plusieurs nids qui seront occupés par différentes femelles. Sa durée de vie n’est que  de 6 ans en moyenne, aussi met-il à profit ces quelques années pour assurer une dispersion efficiente de ses gènes.

A l’inverse, le Gypaète barbu, dont la longévité peut atteindre 40 ans, mise sur le temps long. Il est fidèle à son partenaire, avec lequel il assure de longs soins parentaux à son petit. On observera un changement de partenaire en cas de mort de l’un des deux membres du couple. Les « trios » parfois observés sont souvent le signe d’un sex-ratio déséquilibré dans la population et de manière générale, de sa mauvaise santé.

Enfin, autre cas de figure important à mentionner : les oiseaux migrateurs ! Une fois la saison de reproduction passée, de nombreuses espèces partent passer la mauvaise saison dans des contrées plus accueillantes. Elles reviendront au printemps suivant et certaines choisiront exactement le même site de reproduction…tout comme leur partenaire ! Ainsi, certains oiseaux comme la Cigogne blanche seront bien fidèles mais davantage à leur territoire (avantageux en termes de ressources) qu’à leur partenaire stricto sensu.

Tous les oiseaux chantent

Tout dépend de ce que l’on entend par « chant » ! Si l’on désigne par « chant » uniquement les sons mélodieux émis par le rossignol ou le merle, alors : non, tous les oiseaux ne chantent pas. Mais on peut considérer également que « chanter » désigne de manière générale la communication sonore des oiseaux. Et dans ce cas, l’éventail est beaucoup plus grand ! En effet, les oiseaux communiquent de façon sonore de bien des façons. Le Vautour fauve émet un cri, certes peu mélodieux mais bien perceptible, en vol ou dans sa colonie. La Cigogne blanche sait user de son bec pour se faire comprendre, notamment au nid si un intrus s’approche d’un peu trop près. 

Les oiseaux sont agressifs envers l’humain

Certaines espèces d’oiseaux ont un comportement territorial particulièrement développé, surtout en période de reproduction où elles défendent leurs petits face aux prédateurs. Gare à celui qui franchirait les limites du territoire délimité ! Ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes de cohabitation lorsque l’espèce est de taille imposante et le territoire à partager avec des humains…Problème : les espaces de vie des animaux sauvages sont de plus plus réduits et fragmentés, les probabilités d’interactions avec l’humain se multiplient.

Les rapaces et les corvidés sont les espèces les plus souvent concernées. On note une plus grande fréquence des incidents lors de la période d’émancipation des jeunes. Les juvéniles sont alors au sol, volent mal et sont donc beaucoup plus vulnérables face à des attaques de prédateurs. Les parents se chargent alors d’éloigner tout danger, réel ou présumé. En cas d’ « attaque » dans un secteur, le plus prudent reste de l’éviter durant plusieurs jours, le temps que les jeunes s’émancipent et se dispersent.

Le genou des oiseaux se plie à l’envers

Voilà une remarque que l’on entend souvent, notamment à l’observation des grands échassiers : le genou des oiseaux se plierait dans le sens inverse du notre. Et bien…non !

Notre squelette présente de nombreuses similitudes avec le squelette des oiseaux, même si leur aptitude au vol à amener celui-ci à évoluer dans un autre sens. Pourtant, quelque soit l’espèce d’oiseau, les différentes parties de leurs pattes sont tout à fait similaires aux nôtres dans leur assemblage. Si les os diffèrent par leur taille, on y trouve, comme chez nous phalanges, fémur, tibia et péroné.

Alors pourquoi fait-on cette erreur ? On peut mettre en avant deux éléments anatomiques « perturbants » pour notre regard. Tout d’abord, la cuisse est bien souvent cachée dans les plumes. On ne voit donc pas le fémur et son articulation avec le tibia et le péroné. Ensuite, l’équivalent du pied et de la cheville chez les oiseaux est très long : appelé « tarso-métatarse », cet os fait la jonction entre le tibia-péroné et les phalanges. 

Pour en savoir plus sur le squelette des oiseaux, retrouvez l’article ‘En chair et en os: le squelette des oiseaux » (clic-clic sur la vignette) :

Le squelette des oiseaux

Le nid des oiseaux est leur « maison »

Une nouvelle idée reçue qui a la vie dure ! Qu’il s’agisse d’une simple dépression dans le sol ou d’une structure à l’architecture particulièrement élaborée, le nid n’est en rien une « maison » comme nous l’entendons, pour les oiseaux. Rester à un endroit fixe pendant de longues semaines ne peut rendre les oiseaux que plus vulnérables par rapport aux prédateurs. Le nid constitue avant tout un endroit stable pour pondre, couver et nourrir les petits. Dès que ceux-ci auront acquis suffisamment d’autonomie physique, oust, tout le monde dehors !

Chez de nombreuses espèces nidicoles, les juvéniles quittent le nid sans être aptes à rechercher leur nourriture seuls. Ils seront alors strictement encadrés par leurs parents qui veilleront à poursuivre le nourrissage tout en veillant à leur sécurité, comme on le voit dans la courte vidéo ci-dessous.

C’est pour cette raison que trouver un jeune oiseau au sol ne signifie pas qu’il est en détresse : il peut tout simplement être en pleine émancipation !

Pour en savoir plus sur le nid des oiseaux, retrouvez l’article ‘Quand l’oiseau fait son nid » (clic-clic sur la vignette) :

le nid des oiseaux

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