Dans un premier numéro, nous nous intéressions aux différences entre chouette et hibou, goéland et mouette ainsi qu’entre pingouin et manchot. Cette semaine, attardons-nous sur d’autres espèces qui se ressemblent beaucoup mais qui restent malgré tout bien différentes.
Martinet ou hirondelle ?
J’ai déjà eu l’occasion de vous présenter martinets et hirondelles dans des numéros d’Une histoire d’Oiseaux. Le fait de les observer dans nos régions à la même période, à leur retour de migration, augmente les probabilités de confusion.
Rappelons qu’hirondelles et martinets ne font pas partie de la même famille : les hirondelles font partie de la famille des Hirundinidés, les martinets des Apodidés. Ainsi, les Martinets n’appartiennent pas à l’Ordre des Passériformes, c’est-à-dire des passereaux, mais à l’Ordre des Apodiformes ce qui les rend plus proches des colibris que de « nos » hirondelles !
Le nom de la famille des Apodidés reflète une de leurs principales caractéristiques : leurs pattes sont si petites qu’ils ont bien du mal à redécoller si d’aventure ils retrouvent au sol. De leur côté, les hirondelles sont parfaitement équipées d’un point de vue anatomique pour se poser.
Pour découvrir plus en détails ces oiseaux fascinants, cliquez sur les vignettes ci-après :
Moineau ou accenteur ?
Les moineaux sont des passereaux d’allure robuste, à bec conique, typique des granivores. Le Moineau domestique est l’oiseau anthropophile par excellence, il aime vivre près des habitats humains : villes, villages, jardins, gares, cimetières, parcs urbains…Le Moineau domestique est sociable et grégaire, il apprécie la compagnie de ses congénères. Il est également sédentaire : il s’agit probablement de l’espèce d’oiseau la plus casanière d’Europe de l’Ouest !
Dans nos jardins, il est aisé de le confondre avec un autre petit passereau qui fait partie quant à lui de la famille des Prunellidés : l’Accenteur mouchet. De loin, son plumage semble en effet uniformément sombre. En s’y attardant de plus près, on distingue mieux les nuances de brun foncé rayées de noir ainsi que son bec sombre et beaucoup plus fin. De plus, sa tête et sa poitrine sont d’un gris qui se repère aisément.
Enfin, dernier point qui peut aider à son identification : son comportement. L’Accenteur mouchet est le plus souvent seul et de nature discrète quand le Moineau domestique se fait remarquer par ses interactions constantes avec ses congénères.
Corneille ou corbeau ?
Encore deux espèces d’oiseaux que l’on confond trop souvent ! Mais contrairement aux cas précédents, corneilles et corbeaux font partie de la même famille : les Corvidés.
La Corneille noire présente, comme son nom l’indique, un plumage luisant entièrement noir. On peut y observer quelques reflets pourpres. Le bec est noir, très puissant et emplumé à la base. Il lui permet d’avoir un régime alimentaire très varié, allant de la charogne aux graines et aux fruits. C’est elle que vous apercevez majoritairement au quotidien dans votre environnement.
Le Grand Corbeau présente lui aussi un plumage noir mais avec des reflets plutôt bleutés et violets. Toutefois, il se distingue de sa cousine corneille par une taille bien plus imposante (69cm contre 53cm) et par un bec beaucoup plus fort, noir et légèrement recourbé. Si on peut l’observer dans des zones urbaines, ils préfèrent les habitats sauvages, des zones côtières aux hautes montagnes.
Mais que ce soit la Corneille noire ou le Grand Corbeau, leurs grandes capacités intellectuelles leur permettent de s’adapter à bon nombre de milieux et d’en tirer le meilleur parti. Cela n’empêche pas plusieurs membres de la famille des corvidés, dont la Corneille noire, de figurer sur la liste des nuisibles…
Merle ou grive ?
Encore deux visiteurs réguliers de nos jardins ! Et tous deux appartiennent à la même famille, les Turdidés. Le Merle noir mâle est assez facile à reconnaître : plumage entièrement noir mat, bec jaune et un comportement généralement peu farouche envers l’humain.
En revanche, l’identification de la femelle peut être plus perturbante pour un novice. Elle présente un plumage brun sombre sur le dessus et plus clair sur le dessous, dessous quelque peu moucheté.
Et par ce discret plumage que l’on peut la confondre avec une Grive musicienne, oiseau de taille à peine plus petite que le merle noir ! Il faut être particulièrement attentif car il existe une grande variabilité individuelle quant à la couleur du plumage chez la femelle de merle noir. Il faut alors s’attacher à observer le dessous de l’oiseau : la grive musicienne est bien plus claire et le contraste des petites taches est beaucoup plus net que chez la femelle du merle noir.
Si le merle se révèle peu farouche, la grive est en revanche beaucoup plus discrète et attentive à son environnement : elle fuit à la moindre alerte. Elle est également connue pour son comportement de prédation sur les escargots. Elle est capable de s’en saisir, de le frapper sur une pierre qui lui sert d’enclume jusqu’à ce qu’il soit débarrassé de sa coquille afin qu’elle puisse s’en délecter.
Vous avez déjà observé un petit tas de débris de coquilles vides d’escargots ? Une grive musicienne se tenait sûrement non loin !
Pinson ou Pinson ?
Membre de la famille des fringilles, tout comme le Verdier d’Europe et le Chardonneret élégant, le Pinson des arbres est un habitué de nos jardins. On reconnaît les mâles à leur plumage bariolé, composé de gris-ardoise, de brun, de noir et de blanc (au niveau des barres alaires), et par leur bec gris-bleuté.
Il s’agit d’une espèce fréquente à observer dans notre environnement car dans nos régions, lors des deux vagues migratoires (pré et post-nuptiale), les pinsons des arbres sont les oiseaux les plus nombreux en terme d’effectifs.
De la taille d’un Pinson des arbres, une teinte dominante orange tranchant avec le noir du dos et des ailes, un bec conique assez fort : c’est le Pinson du Nord ! Comme son nom l’indique, le Pinson du Nord est un oiseau nordique. Il se reproduit de la Scandinavie à l’extrême est de la Russie, dans les forêts boréales qui lui offrent gîte et couvert.
Si nous l’apercevons chez nous l’hiver, c’est parce qu’il est, malgré sa trentaine de grammes, un grand migrateur. Ses zones d’hivernage sont distinctement séparées de ses lieux de reproduction, même si on peut le trouver en hiver sur certaines régions du littoral atlantique scandinave.
Le Pinson du Nord est particulièrement friand de faînes de hêtres, ce qui explique qu’il fréquente assidûment les hêtraies en hiver, en particulier lorsque la fructification de cette essence a été productive. En hiver, il n’hésite pas à rechercher des graines de céréales au sol, dans les zones cultivées, et à s’approcher des mangeoires pour récupérer quelques graines de tournesol.
Et c’est tout pour aujourd’hui ! Vous avez des questions ? Une petite envie de papoter d’oiseaux ? Une idée de sujet, d’une thématique que vous souhaiteriez que j’aborde dans un article ? Retrouvez-moi sur Facebook, Twitter, Instagram, Pinterest et LinkedIn.
Sources et recommandations :
- Site : www.oiseaux.net
- Photos : Hans Veth (hirondelle), Wikipédia (accenteur), David A. Hofmann (grand corbeau),
- Image à la Une : Arjan Stalpers